Le ski de randonnée, une activité accessible à tous.
Le ski de randonnée est accessible à tous. C’est l’aventure au bout des spatules, l’esprit pionner seul au monde dans le désert blanc. C’est également une approche plus douce pour appréhender la montagne et plus respectueuse de l’environnement.
Cette pratique demande plus d’efforts que le ski alpin. La montée est récompensée par une descente douce où la nature est vierge. Le « freerando » permet de fouler des contrées méconnues, loin de la foule et des touristes pressés d’avaler le plus de kilomètres possibles. C’est aussi prendre le temps d’observer les traces d’un lièvre, de s’émerveiller au passage d’un groupe de bouquetins ou d’admirer le vol d’un gypaète barbu.
Le ski de randonnée permet de concilier tous les désirs : la performance, le plaisir ou la découverte de contrées sauvages. Selon l’option choisie, vous pouvez opter pour les raquettes, autre moyen d’appréhender des paysages version trappeur moderne. Les terrains accidentés seront franchis aisément et la progression plus lente vous permettra d’entendre le roucoulement du tétras lyre.
Il est nécessaire d’avoir le matériel adéquat pour ne pas se retrouver en galère, perdu au milieu de rien. A commencer par un vêtement respirant, avec la technique des trois couches, afin d’ajuster notre corps à la température extérieure. En effet, vous risquez de transpirer en montant et d’avoir froid en descendant. Un tee-shirt technique en laine Mérinos est un vrai plus.
Le choix de skis adaptés à votre programme est primordial. Pour les amateurs de descente, privilégiez des skis larges, des fixations résistantes (donc plus lourdes) et des chaussures rigides. Les aficionados de la montée rapide choisiront des skis fins, légers et des fixations ultra light. Et pour les « snowboarder », l’incontournable « splitboard » ou planche à neige, qui se sépare en deux skis pour la montée et en skate des neiges pour la descente, sera l’outil indispensable. Les plus extrêmes et amateurs de Davy Crockett opteront pour les peaux de phoque. Bien entendu, de nos jours elles sont synthétiques ou parfois en mohair.
La montagne reste une nature sauvage, surtout en hors-piste balisé. Des précautions sont impératives. L’indispensable DVA (Détecteur de Victime d’Avalanche) ou ARVA (Appareil de recherche de victime d’avalanche). est fortement conseillé, ainsi qu’une sonde et une pelle. Le premier permet de repérer le signal et se porte comme un holster sous la deuxième couche de vêtement. La sonde permet de localiser à quelle profondeur de neige le skieur est enseveli et la pelle permet bien évidemment de dégager la victime. Avec ces trois éléments de sécurité, il faut 15 mn pour sortir une personne sous un mètre de neige. Au-delà de 45 mn, les chances de survie diminuent de 25 %. Ne pas négliger la sécurité, donc.
Oubliez le fait de randonner léger. Il faut un sac de 24 litres minimum pour enfourner les éléments de sécurité, une deuxième paire de gants, un bonnet, un masque de ski pour la descente, de la crème solaire, un sandwich ou plus si vous optez pour le pique-nique et bien entendu de l’eau.
Avant le départ, la priorité est donnée à la météo ! Le site Météo France édite tous les jours un BERA (Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche) avec un indice de 1 à 5. Il n’est pas inutile de croiser ces informations avec celles des professionnels locaux.
Anticiper le risque d’avalanche en préparant votre itinéraire avec la cartographie des pentes. Réalisée en collaboration avec des acteurs de la montagne, la carte des pentes accessible sur le Géoportail offre une lecture directe de l’inclinaison des pentes pour mieux appréhender les zones à risque d’avalanche dans les massifs métropolitains. Cette carte, établie à partir du modèle altimétrique numérique de l’IGN, identifie avec précision les pentes supérieures à 30 ° et propose un zonage en quatre classes des pentes selon leur inclinaison. Elle peut être croisée avec d’autres informations telles que l’orientation des pentes ou des données comportementales comme la fréquentation des sites pour une estimation plus fine du risque. La carte des pentes est également disponible sur le site et l'application IGNrando'.
Le facteur humain est important : éviter de se prendre pour le Rambo des neiges et de surestimer ses capacités. L’habitude, l’obstination et le désir de séduction sont les trois risques majeurs pour qu’une belle balade à l’air pur tourne en catastrophe. La perception du risque étant subjective, il faut néanmoins accepter de renoncer dans certaines conditions.
L’avantage du ski de randonnée est que vous ne dépendez pas des remontées mécaniques, ce qui est appréciable dans cette période de covid. La saison est plus longue qu’en ski alpin et peut s’étendre de septembre à juin. Bien entendu, en fonction de la saison, il faut s’adapter au manteau neigeux avec le soleil qui peut rendre la neige instable.
En prenant soin de respecter ces règles, cette pratique sportive est un vrai bonheur avec l’émotion d’être le premier à fouler cette nature immaculée.
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