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Sur les chemins Saint-Jacques-de-Compostelle

C’est décidé, le projet de marcher sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle se concrétise. Vous voilà prêt à arpenter d’un pas alerte ces longues traversées, la coquille St-Jacques accrochée au sac comme signe distinctif.

2021 est une année jacquaire, c’est à dire que la fête de Saint-Jacques tombe un dimanche (25 juillet). C’est un événement important, car rare : tous les 5 ans en moyenne, avec un maximum de 15 fois par siècle ! La première trace d’une année jacquaire historiquement attestée remonte à 1428. En cette occasion, la porte sainte de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est ouverte toute l’année. Ano Santo Xacobeo (en galicien) est alors déclarée. Cette antique tradition fut relancée en 1965. Quelques centaines de milliers de pèlerins du monde entier se donnent rendez-vous avec l’objectif d’arriver à Santiago le jour dédié. 


 © IGN

 

Après Jérusalem, Rome et Lourdes, le pèlerinage de Compostelle est le plus connu en Europe et dans le monde pour les Chrétiens. En France, du Puy-en-Velay à Santiago, il faut compter environ deux mois et demi. Sur cette célèbre voie, l’affluence sera majeure pour ce pèlerinage en Galice. Les prochaines années jacquaires seront 2027, 2032, 2038 et 2049, pour rester dans le présent. A l’arrivée, un certificat officiel rédigé en latin, la Compostela, sera remis aux valeureux marcheurs, sur la base de votre credentia (passeport du pèlerin), dûment tamponné au fil de votre voyage par les autorités compétentes.

 

Palais épiscopal d'Astorga - Espagne © Maartenhoek/AdobeStock

 

Au delà de l’aspect spirituel ou religieux, cheminer sur les sentiers de Saint-Jacques reste une belle occasion d’allier tourisme, découverte du patrimoine et rencontres uniques. Bien entendu, il est très rare de faire la totalité du parcours. Beaucoup de marcheurs pratiquent une portion différente sur plusieurs années.

Une question revient régulièrement : pourquoi partir ? Toutes les raisons sont recevables, de la plus basique à la plus secrète, voire intime. Des réponses se révèlent au fil des pas, des difficultés et des échanges. Pour les puristes, la motivation religieuse sera primordiale, celle d’honorer le tombeau de Saint-Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la Cathédrale de Santiago. Cela peut prendre forme à la suite d’un événement particulier ou douloureux, en mémoire d’un être cher, pour accomplir une promesse ou simplement à l’occasion du départ à la retraite. L’envie de se retrouver, de marcher seul dans des grands espaces naturels comme l’Aubrac ou la Meseta, de surpasser ses capacités physiques, de vivre des moments joyeux et difficiles est propice à la réflexion. Une autre dimension est le fait de prendre son temps. Le rythme lent de la marche apaise les lointaines pressions professionnelles, remise à la cave la notion de compétition et d’objectifs. Personne ne contrôlera votre nombre de kilomètres effectués et un sentiment de liberté libérera vos chakras . Pour certains, ce sera une motivation sportive, parcourir des centaines de kilomètres demande une endurance et un mental solide quand on décide d’un marathon par jour (certains l’ont fait…).

 

Selon sa condition physique, il faut préparer et adapter ses étapes. Il existe une littérature : les TopoGuides de la FFrandonnée, les guides Chamina, les cartes IGN et des applications mobiles pour aider dans la bonne préparation du parcours. Néanmoins, chaque marcheur est différent. Selon que vous avez 20 ou 75 ans, vous n’aurez pas la même endurance. La saison choisie est aussi importante que l’expérience. Marcher par 30°, sous la pluie ou avec un vent glacial de face réduira considérablement le nombre de kilomètres prévu. La configuration du terrain avec ou sans dénivelé règlera également les pas. Il existe néanmoins des grandes lignes : en tant que débutant, des distances courtes de dix ou quinze kilomètres sont les bienvenues. Une fois entraîné, il est possible d’allonger les distances jusqu’à vingt ou vingt-cinq kilomètres journaliers. Au bout d’une dizaine de jours, le corps sera rodé et le sentiment de plénitude sera réel.

Chaque saison a donc ses avantages et inconvénients. Si vous n’avez pas d’obligations professionnelles, le printemps et l’automne sont sans aucun doute les plus recommandées. Quelle que soit la saison choisie, il est fort probable que les précipitations du Pays Basque viennent vous rafraîchir.

De novembre à février, vous pourrez cheminer en toute tranquillité. Revers de la médaille, vous serez confrontés à des difficultés : le poids du sac sera conséquent (vêtements chauds à prévoir), la météo sera capricieuse, voire exécrable. La traversée de l’Aubrac, des Pyrénées ou de la Meseta sous la neige sera moyennement drôle. De plus, le passage du col de Roncevaux risquera d’être fermé, tout comme certains refuges.

© Andres Victorero/AdobeStock

 

Le printemps, de mars à mai, est une période intéressante. Les jours sont plus longs, mais l’affluence sera plus importante. Ce sera la roulette russe, il peut faire très beau (comme l’année passée) ou très pluvieux. Le risque de neige est moindre et les températures clémentes vous permettront d’allonger vos journées de marche. Se réveiller avec le chant des oiseaux, découvrir le réveil de la nature avec des paysages colorés sous une lumière féerique ravira les photographes.

De juin à août, il y aura forcément plus de monde. Vous croiserez nombre de pèlerins ainsi que quelques orages. Une sieste à l’ombre d’un arbre ou bercé par le doux bruit de l’eau d’un ruisseau sera attrayante, surtout avec les longues journées.

La période idéale serait peut-être l’automne. L’arrière saison offre souvent des belles journées, avec sur votre chemin des pommiers et des noyers qui amélioreront l’ordinaire. Jusqu’à mi-octobre, la météo est favorable, mais les journées seront plus courtes. L’avantage de cette période est également que vous serez assurés de trouver un hébergement libre.

 

Basilique Sainte-Marie-Madelaine de Vézelay © Philippe Devanne/AdobeStock

 

Pour la crédential, ce fameux passeport de Compostelle, il est facile de l’obtenir auprès des associations laïques jacquaires. La créanciale religieuse est délivrée par l’Église Catholique. Les deux font office de passeport à tamponner au cours de votre périple, soit à l’hébergement, soit au restaurant, à l’église ou encore à l’épicerie. Ce passeport vous sera rarement demandé en France, mais systématiquement en Espagne pour accéder aux hébergements et pour obtenir votre récompense à l’arrivée, la fameuse Compostela rédigée en latin et qui atteste officiellement votre foi chrétienne pietatis causa et que les cents derniers kilomètres ont bien été effectués à pieds (d’où l’importance des tampons). Au fil du parcours, ces marques seront le témoin des efforts réalisés et permettront de se remémorer le voyage. Ceux qui partent du Danemark ou d’Allemagne (il y en a) n’auront certainement pas suffisamment de pages pour valider leurs passages !

Le choix des hébergements sera imposé, en fonction de la fatigue, de la météo ou du chemin. L’hôtel offre plus de confort, mais souvent dans les zones urbanisées. Les chambres d’hôtes sont une bonne option, mais selon la saison souvent déjà complètes avecun nombre de couchages restreint. Les gîtes d’étapes sont idéals pour les marcheurs, quoique spartiates. Parfois il peut s’y trouver un lave-linge, un coin cuisine et même un sèche-linge. Le camping reste anecdotique car peu fréquent sur les chemins. Il reste néanmoins le camping à la ferme ou carrément sauvage (mais votre sac sera encore plus lourd). Pour les puristes, les hébergements religieux (couvents, monastères ou presbytères) vous accueilleront dans des « cellules » monacales, moyennant une participation financière. Les Auberges de Jeunesse sont également une solution dans les grandes villes, si vous possédez la carte FUAJ. Et pour finir, les accueils familiaux avec le principe donativo ce qui veut dire « libre participation aux frais » sont intéressants, mais assez confidentiels.

 

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