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« Voilà, c’est fini » (Paroles de J. Louis Aubert)
06 Jui. 2018
Je viens d’apprendre avec tristesse et consternation par l’article du Dauphiné Libéré du 30/05/2018 que le couperet est tombé (https://www.ledauphine.com/haute-savoie/2018/05/29/refuge-du-lac-blanc-le-gerant-prie-de-quitter-les-lieux)
Jean-Charles Sage et sa famille doivent débarrasser le plancher !!?? Non « quitter les lieux » plus délicat. Pardon Mr Milleret, ça n’a rien de personnel !
Je me présente : Elisabeth Champenoy j’ai travaillé au refuge du Lac Blanc pendant cinq saisons, de l’ouverture à la fermeture de 1996 à 2000.
J’ai fait la connaissance du gardien Jean-Charles et de sa famille : Bénédicte son épouse et leurs enfants. Ce que j’en ai vu, c’est une famille qui se dépensait sans compter au propre comme au figuré afin que ce lieu s’améliore sans cesse.
Ils veillaient à ce que les grimpeurs, randonneurs et autres promeneurs puissent y séjourner une ou plusieurs nuits dans les meilleures conditions. Un accueil, du confort, de la sécurité, chaleur humaine après une bonne douche, un bon repas, accessoirement un beau coucher de soleil et en prime quelques bouquetins venus poser pour la photo…
J’ai vu ce gardien casser du rocher pour agrandir la salle où sacs à dos, matériel d’escalade, chaussures, étaient déposés le temps du séjour. Il ne ménageait pas sa peine, son dos, ses genoux.
Je l’ai vu monter des murs pour améliorer les abords du refuge.
Je l’ai vu tailler des pierres afin de faire un parement sur les murs extérieurs bétonnés afin que les façades soient plus accueillantes et finies.
Je l’ai vu se démener pendant des années afin qu’une micro-centrale soit installée dans un souci énergétique plus écologique.
Je l’ai vu accueillir avec passion les clients d’une heure ou d’une nuit qu’ils soient guides où randonneurs.
J’ai vu le deuxième bâtiment fini lors de l’un de mes passages éclairs après 2000, pouvant accueillir dix personnes supplémentaires dans un même confort que le premier chalet.
J’ai vu les nouvelles toilettes construites au niveau du col pour faire face aux besoins des nombreux visiteurs et ainsi réduire les petits dépôts naturels dans la nature.
Je l’ai vu avec ses fils et salariés démonter le vieux refuge et faire place nette.
J’ai vu pendant toutes ces années une famille s’investir sans compter, les enfants grandir et s’impliquer au fil du temps, et Bénédicte toujours discrète mais présente qui s’occupait de l’administratif (il faut bien quelqu’un pour le faire !!).
Tout ce travail, une vie…
Et voilà qu’après toute ces années : «voilà c’est fini…c’est fini » J. Louis Aubert
Alors maintenant vous n’avez plus qu’a laisser la clef sur la porte, tout n’est pas perdu pour tout le monde. Ils y en a qui doivent se féliciter !!
Elisabeth Champenoy une ancienne salarié, triste et peinée. Le refuge du Lac blanc vient de perdre son âme.
Jean-Charles Sage et sa famille doivent débarrasser le plancher !!?? Non « quitter les lieux » plus délicat. Pardon Mr Milleret, ça n’a rien de personnel !
Je me présente : Elisabeth Champenoy j’ai travaillé au refuge du Lac Blanc pendant cinq saisons, de l’ouverture à la fermeture de 1996 à 2000.
J’ai fait la connaissance du gardien Jean-Charles et de sa famille : Bénédicte son épouse et leurs enfants. Ce que j’en ai vu, c’est une famille qui se dépensait sans compter au propre comme au figuré afin que ce lieu s’améliore sans cesse.
Ils veillaient à ce que les grimpeurs, randonneurs et autres promeneurs puissent y séjourner une ou plusieurs nuits dans les meilleures conditions. Un accueil, du confort, de la sécurité, chaleur humaine après une bonne douche, un bon repas, accessoirement un beau coucher de soleil et en prime quelques bouquetins venus poser pour la photo…
J’ai vu ce gardien casser du rocher pour agrandir la salle où sacs à dos, matériel d’escalade, chaussures, étaient déposés le temps du séjour. Il ne ménageait pas sa peine, son dos, ses genoux.
Je l’ai vu monter des murs pour améliorer les abords du refuge.
Je l’ai vu tailler des pierres afin de faire un parement sur les murs extérieurs bétonnés afin que les façades soient plus accueillantes et finies.
Je l’ai vu se démener pendant des années afin qu’une micro-centrale soit installée dans un souci énergétique plus écologique.
Je l’ai vu accueillir avec passion les clients d’une heure ou d’une nuit qu’ils soient guides où randonneurs.
J’ai vu le deuxième bâtiment fini lors de l’un de mes passages éclairs après 2000, pouvant accueillir dix personnes supplémentaires dans un même confort que le premier chalet.
J’ai vu les nouvelles toilettes construites au niveau du col pour faire face aux besoins des nombreux visiteurs et ainsi réduire les petits dépôts naturels dans la nature.
Je l’ai vu avec ses fils et salariés démonter le vieux refuge et faire place nette.
J’ai vu pendant toutes ces années une famille s’investir sans compter, les enfants grandir et s’impliquer au fil du temps, et Bénédicte toujours discrète mais présente qui s’occupait de l’administratif (il faut bien quelqu’un pour le faire !!).
Tout ce travail, une vie…
Et voilà qu’après toute ces années : «voilà c’est fini…c’est fini » J. Louis Aubert
Alors maintenant vous n’avez plus qu’a laisser la clef sur la porte, tout n’est pas perdu pour tout le monde. Ils y en a qui doivent se féliciter !!
Elisabeth Champenoy une ancienne salarié, triste et peinée. Le refuge du Lac blanc vient de perdre son âme.