Les Forts

Le lac de Charmes offre 197 ha de plan d’eau et une digue de 362 m de long, pour 17 m de haut, achevée en 1906. Il est réputé pour la pêche ; les prises de sandres, de brochets, de carpes et même de silures ravissent les spécialistes.
Ses eaux occupent le fond d'une vallée encaissée du plateau de Langres. Ce biotope est caractérisé par une dynamique de type fluvial : le niveau d'eau, très variable selon les saisons en fonction des besoins en eaux du canal, est notamment assez bas en fin d'été et en automne. Ces conditions particulières favorisent une végétation spéciale, stabilisée depuis longtemps avec des ceintures de végétation très typiques.

Situé à proximité du mont Mercure, le site Gallo-Romain d'Andilly se niche dans un repli du paysage du Bassigny où dominent prairies verdoyantes et collines boisées. La première mention de découvertes archéologiques sur le site remonte à 1832 : un sarcophage de l'époque Mérovingienne est mis au jour parmi des restes considérables de constructions. En 1895, des recherches entreprises par l'abbé Multier, curé d'Andilly, dégagent des vestiges identifiés alors comme étant ceux d'un temple ou d'un édifice important.
A compter de 1961, la Société de Sciences Naturelles et d'Archéologie de la Haute-Marne engage un vaste programme de Fouillles sur le site. Pendant près de trente ans, chaque été, sous la direction successive de Pierre Ballet et de Thérèse Zeyer, des fouilleurs bénévoles mettent progressivement au jour les vestiges d'un impressionnant ensemble Gallo-Romain, composé d'une villa et de son complexe thermal, ainsi qu'une partie de nécropole Mérovingienne venue s'implanter ultérieurement. Devenu propriété du Conseil Général de la Haute-Marne en 1965, la villa Gallo-Romaine d'Andilly-en-Bassigny a été classée Monument Historique le 7 février 1986.
Si de si nombreux sites ont été repérés par des découvertes fortuites ou des prospections aérienne, rares sont les structures d'habitats dont la demeure principale, les cours, les communs, les granges, les annexes, l'enceinte, la voie d'accès, voire la nécropole et les sanctuaires voisins ont été entièrement fouillés. Les fouilleurs ne se sont pas contentés du seul dégagement de l'aile thermale : ils ont prolongé leurs recherches vers le secteur artisanal et agricol. La compréhension de l'architecture de la villa et de son fonctionnement en est ainsi grandement facilitée. A cet égard, la villa d'Andilly est caractéristique de ces vastes établissements ruraux Gallo-Romains : sa situation géographique, sa proximité avec la voie Romaine reliant Langres au Rhin (Strasbourg), et la superficie des vestiges la classent dans le type des grandes exploitations, où l'habitation principale(véritable ferme-château) allie monument de prestige et source de revenus.
Par ailleurs, le site d'Andilly est remarquable non seulement par l'ampleur des structures actuellemeent dégagées, mais aussi parce que ses vestiges sont les seuls témoins visitables d'une telles occupation rurale de l'Est de la France. Par comparaison avec un plan type de ces grandes Villae, on peut ainsi estimer que les vestiges mis au jour représentent anviron un tiers de la Pars Urbana (demeure principale), tandis que la Pars Agraria ou Rustica (bâtiments agricoles, pastoraux, artisanaux), généralement deux à quatre fois plus longue, reste à circonscrire.