L'Hospitalet près l'Andorre - Refuge de Bésines

Vous êtes à la première étape du chemin qui vous fera parcourir des espaces situés sur une ancienne frontière des Royaumes d’Aragon et de France négociée à Corbeil. Le point de départ se situe à la limite de l’ancien comté de Foix, de l’Andorre et d’un point extrême des possessions des comtes de Cerdagne, des Rois de Majorque. Vous avez choisi de cheminer au plus près de cette frontière par recherche de la performance tout en gardant un lien avec l’histoire. Vous traverserez des paysages fort divers. L’altitude, la géologie, l’Atlantique et la Méditerranée, les hommes qui vivent ici exercent leurs influences. Des bornes, des croix, des menhirs et des châteaux jalonneront votre route depuis le massif du Carlit jusqu’à la Méditerranée. Des perce-neige et de la gentiane au thym et au romarin, vous passerez sous les pins, les mélèzes, les sapins, par de vastes alpages, des prairies. Vous cheminerez parmi les cistes et les genêts, le maquis, la garrigue. Nous évoquerons bien des personnages, seigneurs, comtes et rois, de hauts faits comme quelques méfaits, des contes et des légendes, des espaces aménagés, d’autres bouleversés.

Cette frontière que vous vous proposez de suivre s’est maintenue, presque en l’état de 1258 à 1659, date du traité des Pyrénées. Elle a été fixée par l’équilibre des forces militaires et des projections des imaginaires, moteurs et résultants de la croisade contre les albigeois, cathares ou bons chrétiens. Les papes de l’époque se voulaient désormais guides de toute la chrétienté. Ils en ont guidé les bras armés. Cette volonté de l’évêque de Rome, donnant le permis de tuer au nom de la vraie foi, de spolier, dominatrice et centralisatrice allait conduire à la disparition des « bons chrétiens » dans cette France de langue d’oc comme ailleurs, qui ne reconnaissait alors que les pouvoirs locaux. Cette pulsion d’emprise sur les âmes et sur les biens du pape de Rome allait aussi faire disparaître à la même époque un autre christianisme, le christianisme celtique populaire et érudit qui s’appuyait sur les moines et les monastères, bientôt remplacés et spoliés par la puissance d’une nouvelle organisation centralisée, disposant de plus en plus de relais locaux dissuasifs et armés. Mais ce ne sera pas notre propos ici. Vous aurez d’autres occasions pour vous intéresser aux heurs et malheurs du christianisme des îles britanniques et de l’Armorique devenue Bretagne en fin de parcours avec un visiteur du purgatoire de Saint Patrick évanescent dans les brumes d’Irlande.

Des papes ont voulu tout le pouvoir, temporel et spirituel. Des rois, de France et d’ailleurs, des empereurs ont pu se servir de cette autorité papale quand elle allait dans le sens de leurs intérêts. Ils allaient aussi en d’autres occasions essayer de la limiter quand leurs intérêts ont été menacés. La suppression de l’ordre du temple en a été un exemple. La France féodale des comtes, des seigneurs et des rois, comme d’autres royaumes, aurait pu se dissoudre progressivement dans la violence mais aussi par extension des biens à statut extraterritorial des hommes armés de l’église de Rome. Le domaine royal comme ceux nominalement sous son autorité auraient pu se réduire comme peau de chagrin par donation aux ordres combattants, à l’Eglise ou par celles directes faites au Pape comme par exemple le comté oublié de Melgueil. Ces terres où ni le pouvoir du Roi d’Aragon, ni celui du Roi de France ne s’exerçaient ont été nombreuses sur cet espace frontalier, créant de fait des zones neutralisées où veillaient les lances des templiers ou d’autres autorités capables de lancer des anathèmes, évêques, archevêques, abbés de Cuxa, de Lagrasse, de Fontfroide et d’ailleurs qui en ces moments faisaient poids. Nous reviendrons sur tout cela tout le long du parcours

Mais vous aimez la marche, la randonnée, la découverte. Vous êtes enfin prêts pour franchir tout ou partie de ces étapes que nous avons préparées, détaillées. C’est le moment de prendre vos bâtons et... en route!

Pour l’heure nous vous proposons de rejoindre sur des terres du comte de Foix, des domaines fréquentés par des loups et des ours où peu de gens se risquaient au Moyen Âge comme auparavant. Les bergers et leurs chiens les fréquentaient à la bonne saison. Les limites de chacun étaient alors connues. Soumis à l’autorité d’un seigneur, d’un comte, d’une abbaye, les pacages pouvaient être tarifés. Les différends ne devaient pas manquer comme toujours quand les voisins étaient de mauvaise volonté et les bornes déplacées. Il y a eu des périodes de crise où les spoliations de biens sont allées bon train. Biens de l’Eglise, biens de la communauté juive, biens de seigneurs en disgrâce ou du mauvais côté. L’époque moderne a connu aussi ces faits et pour les bergers de tous temps comme pour les seigneurs du voisinage, l’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin.

Ce début de parcours passera par la haute montagne pyrénéenne. Soyez bien équipés, autonomes, prudents, bien accompagnés, repérables, au fait de la météorologie, jamais loin d’un refuge si le temps devait se gâter. 


Vous rejoindrez le refuge de Bésines et le sentier du tour des Pérics en suivant la trace du GPS et la carte que nous vous avons proposées. Ce parcours assurera une transition rapide entre de la vallée de l'Ariège, grand axe de communication entre Cerdagne, Andorre, ancien comté de Foix et Toulouse par voie ferrée, route, autoroute, tunnels et la haute montagne pyrénéenne. Vous aurez accès à des sentiers plus liés au pastoralisme, à la chasse, à l'exploitation forestière et à certaines activités minières. Vous aurez l'occasion de rêver des temps où les mules avaient le pied plus sûr et bon dos, même si en ces temps-là, les Nyerros et les Cadells, dont nous reparlerons, étaient plus nombreux.

Réservations

https://refugedesbesines.ffcam.fr/

Montagne - Etape de transition entre la vallée de l’Ariège et la haute vallée d'Orlu. Passage possible vers la grande porteille d'Espagne...

https://ignrando.fr/fr/parcours/fiche/details/id/693209/