10) Parcours de la frontière de 1258 en VTT ou VTT électrique / Tuchan-Le Barcarès

Cette dernière étape, Tuchan – Le Barcarès vous fera contourner Montollié de Périllos et sa station radar météo. Elle vous fera passer par plusieurs sites remarquables pour arriver à la frontière de 1258, le grau Saint Ange.

Vous quitterez Tuchan pour vous rendre au Château d’Aguilar. C’est un château remarquable d’architecture dite philippienne. Ne manquez pas la visite, surtout si elle est guidée.

Puis direction Nouvelle. Vous y trouverez les ruines de l’ancien château médiéval et le souvenir des seigneurs de Nouvelle dont un qui fut fidèle serviteur de l’infant Ferdinand d’Aragon, du temps des rois de Majorque et des Almogavares en Orient.

Par le Col de l’Ire puis le col de Laval vous arriverez à Embres et Castelmaure. Vous pourrez vous attarder pour découvrir sa source de Canelles, ses églises, les ruines de Castelmaure et Saint Félix qui garde la trace de calligraphies certainement arabes.

En suivant notre chemin qui passe par l’Oratoire, vous irez à Notre Dame de L’Olive en vous demandant qui étaient les olivétains de l’endroit. Vous apprécierez le karst. Évitez de vous y promener par grosse chaleur quand vient l’été ou par fortes pluies car il y a des gués à passer.

Par la D27 par le col du même nom vous arriverez au village de Feuilla, un temps lieu festif de grande renommée pour ses fêtes de la frontière. Vous continuerez sauf si vous voulez en savoir plus sur la Tour d’Hortoux, le Pech de Marrans ou le Pla del Castel, comme sur quelque chemin de contrebande de temps des Nyerros oubliés.

Avant Treilles, vous quitterez la D27 en tournant à droite en prenant la D50. Vous arriverez à l’ermitage de Saint Aubin, sauvé, restauré par le Père Plancade et l’association «les amis de Saint Aubin». Aujourd’hui le lieu est dit privé et est occupé par une petite communauté catholique. Mais qui voudrait entrer pour s’y recueillir et prier devrait pouvoir, en demandant l’autorisation, admirer aussi les arcs outrepassés de style wisigothique. Une borne milliaire se trouve déposée à l’intérieur. Nous avons lu que l’endroit avait été une léproserie, une bergerie aussi.

Quand vous sortirez de cet édifice millénaire, contemplez la doline asséchée. Bientôt vous retrouverez l’aqueduc souterrain, travail des romains ou des templiers qui ont mis en valeur les terres ainsi récupérées sur un lac qui tardait à se combler naturellement. Un chemin dit des «capitelles» passe par là. Vous verrez tout en restant sur selle quelques unes de ces cabanes de pierres sèches des bergers du temps jadis.

Toujours par la D50 vous arriverez à Fitou où vous pourrez facilement faire étape.
Il y a beaucoup à voir du côté de Saint Julien et de Sainte Basilisse. Vous pourriez arriver au dolmen de l’Olivar d’en David, visiter un phare de l’aéropostale. Nous avons décrit ailleurs sur ce même site quelques itinéraires à pied. A vélo, les bornes frontalières, à la limite de la pinède au sud sont à ne pas manquer, tout comme le château. Les vignobles sont renommés avec appellations partagées parfois avec les roussillonnais. Tastez quelques vins et si l’envie vous prend d’acheter quelques bonnes bouteilles, optez pour l’expédition. Vous les apprécierez doublement et on ne vous verra pas sur les routes zigzaguer dangereusement.

Par la rue des Marendes, vous rejoindrez le chemin de l’ancienne frontière des cartes IGN. Il vous mènera vers le nord jusqu’à un passage sous l’autoroute A9 au lieu dit « Les Tarrugues ». Continuez sur ce chemin jusqu’au lieu-dit « Les Estagnols ». Au point côté 12 soyez prudents pour traverser la D6009 et prendre en face la direction de « Les Fenals ». Vous serez sur un espace lagunaire récemment comblé (pour les géologues) qui faisait du site de Leucate une île. Prenez à droite la D327 et 900 mètres plus loin, tournez à gauche pour prendre la D427. Vous passerez devant la gare, possible point de d’épart et d’arrivée de notre périple. Si vous continuez avec nous vous serez bientôt à La Franqui. Par «  la Gardiolle » et la carte que nous vous proposons vous arriverez à la Redoute de la Haute Franqui, un bâtiment militaire anciennement armé de canons capable de dissuader l’approche de vaisseaux. Il a été joliment restauré.

Vous prendrez à droite le beau chemin qui vous fera traverser le plateau de Leucate par de beaux vignobles. Vous vous dirigerez vers le Calvaire de la carte, partie supérieure d’un château qui a beaucoup évolué. Il fut un des fleurons de l’architecture militaire française mais miné, détruit et bouleversé par décision administrative il est dans l’état que vous découvrirez. Vous y trouverez Françoise de Cézelli et son héroïque résistance en des temps de fidélités incertaines au roi de France protestant en pleine guerre de religion. De ce point haut vous dominerez l’étang et la mer. Vous verrez loin et vous imaginerez quelques galères catalanes ou barbaresques, des vaisseaux génois. Vous distinguerez au nord de beaux amoncellements de sel. Les marais salants sont tout près, le canal de la Robine aussi à Port la Nouvelle, porte du canal du midi, ouvrage stratégique pour la marine royale de son temps.

Certains retrouveront à quelques pas dans le cimetière la dernière attache d’Henry de Monfreid.
Vous pourrez continuer jusqu’au phare ou jusqu’au sémaphore.

En suivant nos indications, vous prendrez la direction du premier grau avec les cabanes des ostréiculteurs. Vous le franchirez par un petit pont. Dégustez quelques mollusques s’ils vous mettent en appétit. Passez le port naturiste sur le cordon littoral. Par une piste cyclable traversant une belle pinède vous arriverez à la gendarmerie de Port-Leucate en franchissant le pont de la Corrège. Au parc aquatique, serez à la frontière de l’Aude et des Pyrénées Orientales qui correspond à celle de l’arbitrage de 1322 à Narbonne.

Vous passerez devant le Lydia ensablé pour des destinations de rêve et vous arriverez aux baraques des pêcheurs du Port-Saint Ange si vous voulez rejoindre l’ancienne frontière de 1258, négociée entre Louis IX et Jacques Ier par quelques prélats représentants de fait du Pape.

Nous avons fait le tour de cette frontière oubliée, sans trop nous en éloigner. Elle fut la conséquence d’une croisade lancée par Innocent III. Pour lui, il fallait éradiquer une hérésie et affirmer l’universalité de son pouvoir. Bernard d’Alion a été brûlé a Perpignan en 1258. Les cathares ont disparu. Les deux rois ont voulu repartir en croisade vers l'Orient en 1269 et 1270. Mais des châteaux, des monastères, des prieurés, des églises, des croix d’Aragon et des fleurs de lis nous sont restés dans une nature de toute beauté dans sa diversité. Bon retour à la maison avec nous l’espérons, de beaux paysages plein les jambes, de belles histoires plein les rêves et l’envie de revenir par ici à la première occasion.

Renseignez-vous sur Françoise de Cézelli... Dame de Leucate.