LE CANAL DES VOSGES - comment franchir la ligne de partage des eaux
- Thématique Lieux d'intérêt
- Mis à jour le 05/04/2021
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Autre
Echelle
latitude
48.0746
|
longitude
6.29329
|
altitude
302 m
|
|||
adresse
88270 Charmois-l'Orgueilleux
|
accessibilite
|
||||
Mots clés
Canal, XIX°_siècle, 19°siècle, Navigation, Passage-méditerranée-Mer_du_nord, Voies_antiques
|
Photos & vidéos (2)
description
Xertigny, s'appuyant sur la ligne de partage des eaux, se trouve sur une zone géographique dite "tête de bassin". Cette ligne imaginaire dessine la limite entre deux bassins hydrographiques; d'un côté de cette ligne le réseau de cours d'eau et rivières alimentent le Rhin qui se dirige vers la mer du nord et de l'autre toutes les eaux alimentent le Rhône qui se jette dans la Méditerranée. Le bassin de la Moselle, qui prend sa source au col de Bussang, rejoint le Rhin à Coblence pour se jeter dans la Mer du Nord. Le bassin de la Saône, qui prend sa source à Vioménil, rejoint le Rhône à Lyon qui va se jeter, lui, dans la Mer Méditerranée.
Ceci est encore plus évident à 10 km de là, à Bellefontaine, au lieu-dit "Le Milieu du Monde". A cet endroit, d’un seul étang, asséché aujourd'hui, deux ruisseaux s'écoulent l'un vers la Moselle et l'autre vers la Saône. Le Void de Cône s’écoule vers le nord et le Cône envoie ses eaux vers le sud.
Depuis l’antiquité, le lieu de passage entre les deux versants était fréquenté pour le transport de marchandises (voie terrestre Portieux-Corre).
Au 1er siècle, Lucius Vetus, Lieutenant de Néron émet l’idée de relier la Moselle à la Saône par un canal, pour unir les rivages du nord à ceux du sud et alléger ainsi la marche des légions.
Au moyen-âge, des canaux commencent à être construits (dont la fameuse "fosse caroline" de Charlemagne en Allemagne, jamais terminée), ainsi que l’aménagement de cours d’eau pour la navigation.
La différence de relief reste un obstacle jusqu’à l’invention de l’écluse à sas, inventée par les Chinois en 10° siècle, développée par les Hollandais au 14ème siècle et améliorée par les Italiens au 15ème siècle.
Cette invention permet la jonction entre deux bassins (canal de partage), en franchissant les reliefs en partie haute, par un bief de partage, alimenté par des réservoirs collecteurs d’eau de source ou de pluie, pour maintenir le niveau d’eau et la navigation.
Au XVIIème siècle sont construits les premiers canaux de partage (canal de Briare, canal du Midi).En 1795, un ingénieur des Ponts et Chaussée étudie la possibilité d’un canal Moselle-Saône à partir du "Milieu du Monde", projet donnant lieu à des variantes, sans être mis en œuvre.
Avant la guerre de 1870, la France possède 14 000 km de voies navigables (cours d’eau et canaux) permettant le transport des marchandises issues des régions industrielles et agricoles.
Dans notre région, le canal de la Marne au Rhin (Vitry le François-Strasbourg) et celui du Rhône au Rhin (Dole-Colmar) permettent aux produits du Nord et d’autres régions de rejoindre l’Alsace.
Après la défaite de la France et le traité de Versailles du 26 février 1871, l’Allemagne annexe l’Alsace, la quasi-totalité de la Moselle, des arrondissements de la Meurthe et des Vosges ainsi que 225 km de canaux, coupant ainsi les réseaux existants.
Une autre voie de navigation s’impose alors, par la construction d’un nouveau canal pour la jonction nord-sud.
Le projet retenu, alliant voies navigables naturelles et canaux, part de Givet et traverse Pagny sur Meuse, Toul, Epinal aboutissant à Corre.
Le financement s’avère difficile compte tenu de la dette de guerre, et sera résolu par une avance remboursable des 5 départements concernés (et les plus éprouvés par la guerre), ainsi que par un péage pendant la durée de l’amortissement du canal.
La construction s’étale de 1874 à 1882, le canal est creusé à la main par de nombreux terrassiers, avec le renfort de travailleurs immigrés Italiens.
Le chantier comprend également la construction des écluses, maisons d’éclusiers, ponts, quais des ports, chemins de hallage et la plantation d’arbres pour fixer les berges.
Le canal terminé favorise l’implantation d’industries textiles et métallurgiques avec l’apport d’industriels Lorrains et Alsaciens, qui s’installent, après l’annexion, particulièrement dans la vallée de la Moselle entre Epinal et Nancy.
Un gabarit est imposé pour les écluses (38,5m de long sur 5,20 de large), de façon à laisser passer les péniches de 350tonnes ( « péniches Freicinet »).
Aujourd’hui le canal de l’Est se compose de trois parties :
- la branche nord ou canal de la Meuse, de Givet à Toul, 272km
- la Moselle canalisée, de Toul à Neuves-Maisons, 22km
- la branche sud ou canal des Vosges, de Neuves-Maisons à Corre, 121,5km
(les appellations ont été modifiées en 2003)
Le canal est alimenté par des prises d’eau dans les cours d’eau latéraux et par le réservoir de Bouzey alimenté par les eaux de l’Avière et surtout celles acheminées sur 40 km depuis la Moselle à Remiremont.
Sur le canal des Vosges, les 93 écluses, d’une hauteur de 2,50 à 3,50m, permettent de compenser la déclivité (141m au total) de chaque versant (Saône et Moselle).
Avant la motorisation, les péniches étaient tirées à partir des chemins de hallage, par des cordes et des harnais à "col d’homme" (tirage à "la bricole") avec quelques fois l’aide de toute la famille (3 hommes valant la force d’un cheval) pour une distance de 15 à 20km par jour.
Avec l’augmentation des gabarits des péniches, les chevaux prennent le relais (chevaux de cultivateurs locaux, puis chevaux de bateliers logés dans l’écurie aménagée à bord). En 1910, 5 000 chevaux sont utilisés, avant d’être interdits à partir de 1939, et remplacés progressivement par la traction mécanique (remorqueurs à vapeur sur l’eau, puis tracteurs diesel et locos-tracteurs électriques à partir des chemins de hallage), avant la généralisation de la motorisation des bateaux.
Des centaines de milliers de tonnes de marchandises étaient ainsi transportées (produits métallurgiques, matériaux de construction tels que bois et pierres, houille, céréales,…).
Aujourd’hui, très peu de bateaux de marchandises circulent sur le canal (transport de granulats de Chavelot à Igney, notamment, soit 300 000 t/an, l’équivalent de 16000 camions de 19t), mais de nombreux bateaux de plaisance venant du nord de la France ou de l’Europe empruntent le canal en été.
Les écluses ont été automatisées et les berges aménagées en véloroute intitulée "la voie bleue".
Le canal est une voie naturelle pittoresque, qui constitue un microcosme favorable à la biodiversité, accueillant nombre d’oiseaux, de mammifères et d’espèces aquatiques, en même temps qu’un environnement propice à la quiétude et à l’apaisement. Et si on reconsidérait le transport fluvial de marchandises en lieu et place des nombreux camions sur les routes ?
( Voir la brochure Focus « Le Canal des Vosges » éditée par Epinal Cœur des Vosges disponible en mairie)
Ceci est encore plus évident à 10 km de là, à Bellefontaine, au lieu-dit "Le Milieu du Monde". A cet endroit, d’un seul étang, asséché aujourd'hui, deux ruisseaux s'écoulent l'un vers la Moselle et l'autre vers la Saône. Le Void de Cône s’écoule vers le nord et le Cône envoie ses eaux vers le sud.
Depuis l’antiquité, le lieu de passage entre les deux versants était fréquenté pour le transport de marchandises (voie terrestre Portieux-Corre).
Au 1er siècle, Lucius Vetus, Lieutenant de Néron émet l’idée de relier la Moselle à la Saône par un canal, pour unir les rivages du nord à ceux du sud et alléger ainsi la marche des légions.
Au moyen-âge, des canaux commencent à être construits (dont la fameuse "fosse caroline" de Charlemagne en Allemagne, jamais terminée), ainsi que l’aménagement de cours d’eau pour la navigation.
La différence de relief reste un obstacle jusqu’à l’invention de l’écluse à sas, inventée par les Chinois en 10° siècle, développée par les Hollandais au 14ème siècle et améliorée par les Italiens au 15ème siècle.
Cette invention permet la jonction entre deux bassins (canal de partage), en franchissant les reliefs en partie haute, par un bief de partage, alimenté par des réservoirs collecteurs d’eau de source ou de pluie, pour maintenir le niveau d’eau et la navigation.
Au XVIIème siècle sont construits les premiers canaux de partage (canal de Briare, canal du Midi).En 1795, un ingénieur des Ponts et Chaussée étudie la possibilité d’un canal Moselle-Saône à partir du "Milieu du Monde", projet donnant lieu à des variantes, sans être mis en œuvre.
Avant la guerre de 1870, la France possède 14 000 km de voies navigables (cours d’eau et canaux) permettant le transport des marchandises issues des régions industrielles et agricoles.
Dans notre région, le canal de la Marne au Rhin (Vitry le François-Strasbourg) et celui du Rhône au Rhin (Dole-Colmar) permettent aux produits du Nord et d’autres régions de rejoindre l’Alsace.
Après la défaite de la France et le traité de Versailles du 26 février 1871, l’Allemagne annexe l’Alsace, la quasi-totalité de la Moselle, des arrondissements de la Meurthe et des Vosges ainsi que 225 km de canaux, coupant ainsi les réseaux existants.
Une autre voie de navigation s’impose alors, par la construction d’un nouveau canal pour la jonction nord-sud.
Le projet retenu, alliant voies navigables naturelles et canaux, part de Givet et traverse Pagny sur Meuse, Toul, Epinal aboutissant à Corre.
Le financement s’avère difficile compte tenu de la dette de guerre, et sera résolu par une avance remboursable des 5 départements concernés (et les plus éprouvés par la guerre), ainsi que par un péage pendant la durée de l’amortissement du canal.
La construction s’étale de 1874 à 1882, le canal est creusé à la main par de nombreux terrassiers, avec le renfort de travailleurs immigrés Italiens.
Le chantier comprend également la construction des écluses, maisons d’éclusiers, ponts, quais des ports, chemins de hallage et la plantation d’arbres pour fixer les berges.
Le canal terminé favorise l’implantation d’industries textiles et métallurgiques avec l’apport d’industriels Lorrains et Alsaciens, qui s’installent, après l’annexion, particulièrement dans la vallée de la Moselle entre Epinal et Nancy.
Un gabarit est imposé pour les écluses (38,5m de long sur 5,20 de large), de façon à laisser passer les péniches de 350tonnes ( « péniches Freicinet »).
Aujourd’hui le canal de l’Est se compose de trois parties :
- la branche nord ou canal de la Meuse, de Givet à Toul, 272km
- la Moselle canalisée, de Toul à Neuves-Maisons, 22km
- la branche sud ou canal des Vosges, de Neuves-Maisons à Corre, 121,5km
(les appellations ont été modifiées en 2003)
Le canal est alimenté par des prises d’eau dans les cours d’eau latéraux et par le réservoir de Bouzey alimenté par les eaux de l’Avière et surtout celles acheminées sur 40 km depuis la Moselle à Remiremont.
Sur le canal des Vosges, les 93 écluses, d’une hauteur de 2,50 à 3,50m, permettent de compenser la déclivité (141m au total) de chaque versant (Saône et Moselle).
Avant la motorisation, les péniches étaient tirées à partir des chemins de hallage, par des cordes et des harnais à "col d’homme" (tirage à "la bricole") avec quelques fois l’aide de toute la famille (3 hommes valant la force d’un cheval) pour une distance de 15 à 20km par jour.
Avec l’augmentation des gabarits des péniches, les chevaux prennent le relais (chevaux de cultivateurs locaux, puis chevaux de bateliers logés dans l’écurie aménagée à bord). En 1910, 5 000 chevaux sont utilisés, avant d’être interdits à partir de 1939, et remplacés progressivement par la traction mécanique (remorqueurs à vapeur sur l’eau, puis tracteurs diesel et locos-tracteurs électriques à partir des chemins de hallage), avant la généralisation de la motorisation des bateaux.
Des centaines de milliers de tonnes de marchandises étaient ainsi transportées (produits métallurgiques, matériaux de construction tels que bois et pierres, houille, céréales,…).
Aujourd’hui, très peu de bateaux de marchandises circulent sur le canal (transport de granulats de Chavelot à Igney, notamment, soit 300 000 t/an, l’équivalent de 16000 camions de 19t), mais de nombreux bateaux de plaisance venant du nord de la France ou de l’Europe empruntent le canal en été.
Les écluses ont été automatisées et les berges aménagées en véloroute intitulée "la voie bleue".
Le canal est une voie naturelle pittoresque, qui constitue un microcosme favorable à la biodiversité, accueillant nombre d’oiseaux, de mammifères et d’espèces aquatiques, en même temps qu’un environnement propice à la quiétude et à l’apaisement. Et si on reconsidérait le transport fluvial de marchandises en lieu et place des nombreux camions sur les routes ?
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Quel parcours suivre pour longer le canal des Vosges sur le "Xertigny Tour" ?
Le circuit 15 intitulé le Coney et qui sera balisé au printemps 2021 longe le canal des Vosges sur plusieurs kilomètres
Pour une meilleure expérience, et connaître tous les développements du projet "Xertigny Tour", pensez à créer un compte ignrando et à vous abonner à la communauté "Xertigny en Transitions" à l'adresse https://ignrando.fr/fr/communautes/xertigny-en-transitions-nature-culture-environnement.
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