Oeuvre N°3 - Parcours Art et environnement - Usine Utopik
- Thématique Lieux d'intérêt
- Mis à jour le 11/08/2022
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Informations
Lieux d'intérêts
Producteurs
Restauration
Services et Commerces
Autre
Echelle
latitude
48.9599
|
longitude
-1.05743
|
altitude
40 m
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|||
adresse
50420 FOURNEAUX
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accessibilite
|
Photos & vidéos (1)
description
Formes totémiques ? L’œuvre de Xavier Gonzalez, Les arbres de Noé, par le caractère austère et radical de son message politique, joue également le rôle de totem par l’aspect particulièrement évocateur de ces formes verticales et stylisées qui représentent des arbres, mais cette fois réduits à un état d’où tout élément végétal a été éliminé. Ces arbres, réalisés entièrement par assemblage de plaques d’acier, ont un aspect totalement dévitalisé : l’aspect rougeâtre de l’acier rouillé nous transmet l’image de fragilité et de stérilité dans laquelle l’arbre, et par extension la nature, est pris au piège. De plus, les formes tubulaires de ces arbres bel et bien transformés en pièces industrielles présentent un tronc creux. Ainsi le tronc extérieur devient-il finalement une coquille vide qui ne recèle plus que le vague souvenir d’un arbre dont toute la sève aurait été asséchée. L’artiste évoque de surcroît l’image de cheminées d’usine qui viendraient se superposer et étouffer l’image de l’arbre naturel.Ces simulacres de troncs sont imbriqués dans une grande dalle de granit, matériau qui assume ici un aspect lourd, massif et froid. L’artiste souligne la présence du granit dans le contexte funéraire où celui-ci est souvent employé. L’arbre est donc ici pénétré d’une image de mort ou d’extinction. Sur l’un des côtés de la dalle, on peut voir se dessiner les silhouettes des troncs finement entaillées, qui suggèrent leur présence dans la dalle, comme s’ils y étaient fossilisés, telles d’anciennes traces d’une nature en voie de disparition. Ainsi pourrait-on voir dans cette installation un travail du deuil, entamé par un objet qui viendrait exorciser les démons de l’industrie humaine. Le titre de l’œuvre, Les arbres de Noé, évoque également une situation catastrophique.Il s’agit en l’occurrence du Déluge biblique. Dans cet épisode théologique, Noé incarne le sauveur des espèces vivantes qui peuplent la planète, en les prenant dans son arche. Si Noé sauve les espèces animales, qu’en est-il des végétaux ? Les arbres constituent la coque de l’arche de Noé, autrement dit ils constituent l’élément fondamental sans lequel l’opération de sauvetage universel n’aurait jamais été possible. Cette métaphore permet à l’artiste de mettre en avant la valeur de l’arbre comme source principielle de vie sur la terre, l’arbre étant le « poumon vert » de la planète.Dans les civilisations anciennes, le totem est l’objet dépositaire d’une loi, donc d’un interdit, il établit une frontière entre ce qui est permis et un seuil au-delà duquel il serait dangereux de pénétrer : en ce sens la valeur totémique de ces arbres dévitalisés réside dans leur fonction d’avertissement : ils nous font face comme pour nous signaler une limite à ne pas franchir, une limite concernant notre propre activité industrielle et consumériste effrénée, qui souvent se fait au détriment de l’écosystème.Rédacteur : Usine Utopik
Note moyenne