PARCOURS CLAUDE MONET : DES AIGUILLES AU ROCHER DU LION
- Thématique Randonnée
- Mis à jour le 23/09/2021
- Identifiant 1438484
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Informations
Lieux d'intérêts
Producteurs
Restauration
Services et Commerces
Autre
Echelle
durée / niveau
Rando pédestre
|
distance
2,4 km
type parcours
|
|||||||||
Lieu de départ
56360 Bangor
|
accessibilite
|
|||||||||
prestations payantes
Non
|
type(s) de sol
Terre
Rochers |
|||||||||
Mots clés
Art, Monet, Peinture, Impressionnisme
|
Photos & vidéos (1)
description
« Je suis dans un pays superbe de sauvagerie, un amoncellement de rochers terrible et une mer invraisemblable de couleur ». Lettre à Caillebotte, 11 octobre 1886
Claude Monet séjourne à Belle-Île du 12 septembre au 25 novembre 1886. Cet autoportrait peint la même année le montre dans sa maturité, il aura 46 ans le 14 novembre. Il commence à être connu et apprécié. Hébergé à Kervilahouen, il nous a laissé 75 lettres qui témoignent de sa vie quotidienne, et de ses conditions de travail.
Vous pouvez retrouver sur la côte les différents endroits où il a posé son chevalet, selon les promenades en boucle qui vous sont proposées, depuis le rocher du Lion jusqu’aux rochers de Domois.
Claude Monet séjourne à Belle-Île du 12 septembre au 25 novembre 1886. Cet autoportrait peint la même année le montre dans sa maturité, il aura 46 ans le 14 novembre. Il commence à être connu et apprécié. Hébergé à Kervilahouen, il nous a laissé 75 lettres qui témoignent de sa vie quotidienne, et de ses conditions de travail.
Vous pouvez retrouver sur la côte les différents endroits où il a posé son chevalet, selon les promenades en boucle qui vous sont proposées, depuis le rocher du Lion jusqu’aux rochers de Domois.
Hébergements à proximité
Points d'interêt (2)
A
56360 Bangor
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Les pyramides de Port Coton
Art & Musées
Le choix du «motif»
Dès son arrivée à Kervilahouen, Monet part à la recherche de ses « motifs ». Suivons avec lui un chemin qui l’amène sur le sentier côtier où il retient le site des aiguilles de Port Coton, qu’il appelle « pyramides », lieu seulement fréquenté par quelques pêcheurs locaux, et dont il va faire 6 tableaux.
Ces aiguilles rocheuses lui rappellent sans doute ses séjours à Etretat, le dernier remonte au printemps précédent. Son œil s’est aussi aiguisé dans l’observation de sa très belle collection d’estampes japonaises dont la révélation a contribué à révolutionner la peinture de son temps.
Une vue plongeante du haut de la falaise
Le peintre a posé son chevalet sur la falaise d’où il conjugue deux points de vue : d’une part, le point de vue plongeant, japonisant, très prisé chez les impressionnistes, et d’autre part, la perspective colorée, plus classique, depuis les touches sombres et nerveuses des premiers plans jusqu’aux lointains calmes aux touches plus douces. Le ciel se trouve réduit à une étroite bande horizontale au rendu très fluide.
Dans ces trois tableaux, la grande pyramide se dresse légèrement à gauche de la toile. Sa verticalité, soulignée par le rocher voisin, impose sa force et sa puissance. Les petits rochers s’alignent le long d’une oblique qui va de la gauche vers la droite. Leurs contours parfois soulignés d’un cerne, sont très fidèles à la réalité.
Toujours à marée haute, « une mer inouïe de ton » est rendue par des touches horizontales, nerveuses ou douces, épaisses ou légères, dans une déclinaison colorée d’une grande richesse.
Les tableaux du musée Pouchkine (W1084) et du musée de Copenhague (W1086) sont les plus sombres. Le premier déploie toutes les nuances de bleu turquoise et de gris-bleu qui unifient la mer et les rochers soulignés de quelques touches de vermillon à leur base. Ils émergent d’une mer agitée rendue par de vigoureux empâtements blancs.
Le second donne à voir une mer remuée d’écume, en longues touches horizontales blanches, mêlées à un bleu soutenu et à un vert vif, s’apaisant vers le fond du tableau. Bien que très sombre, l’énorme masse rocheuse du premier plan est traitée en petites touches très serrées, noires, bleues, mauves et une multitude de petites pointes chaudes, rouges, orangées, jaunes, combinaison que l’on retrouve sur les petits rochers qui l’entourent.
Une version plus lumineuse du site est proposée dans le 3ème tableau (W1087). La palette s’éclaircit en particulier sur la mer rendue en petites touches vives, bleues, blanches, légèrement rosées avec au loin, trois bandes vertes parallèles sous un ciel rose délicatement pommelé.
« Il me faut faire de grands efforts pour faire sombre », écrit-il le 23 octobre, « moi plus porté aux teintes douces, tendres...» Il exprimera cette douceur dans trois autres tableaux de Port Coton peints par temps ensoleillé.
Port Coton, symbole de Belle-Île
Le séjour de Monet à Belle-Île est connu par les expositions parisiennes mais aussi par de nombreux articles de critiques et amis, dont Gustave Geffroy qui l’a vu au travail sur la côte. Après lui, beaucoup d’artistes viendront peindre les mêmes motifs, guidés par le peintre australien John Peter Russell, rencontré un soir à l’auberge où Monet prend ses repas : «...en voilà encore un qui ne comprenait rien à ma peinture et qui maintenant est emballé...», écrit-il le 28 septembre. Russell fait construire en 1888 son manoir de Goulphar où il vivra vingt ans jusqu’à la mort de sa femme. En 1896, c’est au jeune Matisse qu’il transmet la leçon du « prince des impressionnistes». D’autres viendront rendre leur « Hommage à Monet », comme le signifie le titre d’un tableau de Vasarely de 1947, contribuant à faire de ces aiguilles de Port Coton, site touristique incontournable aujourd’hui, le symbole de Belle-Île, dont on peut dire que Monet aura été l’« inventeur ». Comme Rodin, nous pouvons dire en admirant ces lieux: « Ah que c’est beau… C’est un Monet...».
Dès son arrivée à Kervilahouen, Monet part à la recherche de ses « motifs ». Suivons avec lui un chemin qui l’amène sur le sentier côtier où il retient le site des aiguilles de Port Coton, qu’il appelle « pyramides », lieu seulement fréquenté par quelques pêcheurs locaux, et dont il va faire 6 tableaux.
Ces aiguilles rocheuses lui rappellent sans doute ses séjours à Etretat, le dernier remonte au printemps précédent. Son œil s’est aussi aiguisé dans l’observation de sa très belle collection d’estampes japonaises dont la révélation a contribué à révolutionner la peinture de son temps.
Une vue plongeante du haut de la falaise
Le peintre a posé son chevalet sur la falaise d’où il conjugue deux points de vue : d’une part, le point de vue plongeant, japonisant, très prisé chez les impressionnistes, et d’autre part, la perspective colorée, plus classique, depuis les touches sombres et nerveuses des premiers plans jusqu’aux lointains calmes aux touches plus douces. Le ciel se trouve réduit à une étroite bande horizontale au rendu très fluide.
Dans ces trois tableaux, la grande pyramide se dresse légèrement à gauche de la toile. Sa verticalité, soulignée par le rocher voisin, impose sa force et sa puissance. Les petits rochers s’alignent le long d’une oblique qui va de la gauche vers la droite. Leurs contours parfois soulignés d’un cerne, sont très fidèles à la réalité.
Toujours à marée haute, « une mer inouïe de ton » est rendue par des touches horizontales, nerveuses ou douces, épaisses ou légères, dans une déclinaison colorée d’une grande richesse.
Les tableaux du musée Pouchkine (W1084) et du musée de Copenhague (W1086) sont les plus sombres. Le premier déploie toutes les nuances de bleu turquoise et de gris-bleu qui unifient la mer et les rochers soulignés de quelques touches de vermillon à leur base. Ils émergent d’une mer agitée rendue par de vigoureux empâtements blancs.
Le second donne à voir une mer remuée d’écume, en longues touches horizontales blanches, mêlées à un bleu soutenu et à un vert vif, s’apaisant vers le fond du tableau. Bien que très sombre, l’énorme masse rocheuse du premier plan est traitée en petites touches très serrées, noires, bleues, mauves et une multitude de petites pointes chaudes, rouges, orangées, jaunes, combinaison que l’on retrouve sur les petits rochers qui l’entourent.
Une version plus lumineuse du site est proposée dans le 3ème tableau (W1087). La palette s’éclaircit en particulier sur la mer rendue en petites touches vives, bleues, blanches, légèrement rosées avec au loin, trois bandes vertes parallèles sous un ciel rose délicatement pommelé.
« Il me faut faire de grands efforts pour faire sombre », écrit-il le 23 octobre, « moi plus porté aux teintes douces, tendres...» Il exprimera cette douceur dans trois autres tableaux de Port Coton peints par temps ensoleillé.
Port Coton, symbole de Belle-Île
Le séjour de Monet à Belle-Île est connu par les expositions parisiennes mais aussi par de nombreux articles de critiques et amis, dont Gustave Geffroy qui l’a vu au travail sur la côte. Après lui, beaucoup d’artistes viendront peindre les mêmes motifs, guidés par le peintre australien John Peter Russell, rencontré un soir à l’auberge où Monet prend ses repas : «...en voilà encore un qui ne comprenait rien à ma peinture et qui maintenant est emballé...», écrit-il le 28 septembre. Russell fait construire en 1888 son manoir de Goulphar où il vivra vingt ans jusqu’à la mort de sa femme. En 1896, c’est au jeune Matisse qu’il transmet la leçon du « prince des impressionnistes». D’autres viendront rendre leur « Hommage à Monet », comme le signifie le titre d’un tableau de Vasarely de 1947, contribuant à faire de ces aiguilles de Port Coton, site touristique incontournable aujourd’hui, le symbole de Belle-Île, dont on peut dire que Monet aura été l’« inventeur ». Comme Rodin, nous pouvons dire en admirant ces lieux: « Ah que c’est beau… C’est un Monet...».
Informations complémentaires
56360 Bangor
kilomètre
0,01
latitude
47.3048
altitude
30
m
longitude
-3.2374
à proximité
B
56360 Bangor
Voir la fiche du point d'intéret »
Rocher du Lion
Art & Musées
Le site
Monet débarque à Belle-Ile le 12 septembre 1886 et, quelques jours après son arrivée, il trouve « une chambre propre et assez grande chez un pêcheur... qui consent à [lui] faire la cuisine » dans le petit village de Kervilahouen, proche d’une côte qui lui offre des paysages sauvages et « un amoncellement de rochers terrible », comme il l’écrit lui-même.
Trois des 39 tableaux qu’il a peints à Belle île ont pour motif un rocher aux formes impressionnantes qui évoque la silhouette d’un lion : la tête dressée, les pattes allongées, ce lion semble posé au milieu de l’océan. Il n’est pas au centre de la toile, mais il en est l’éponyme, l’élément essentiel.
Les tableaux
Ces trois tableaux ont exactement le même cadrage et la même composition : Monet a installé son chevalet trois fois au même endroit, et seul le niveau de la mer apporte quelques variantes. La couleur des rochers évolue aussi : l’ocre, marbré de bleu dans les trois tableaux, plus clair dans le 1° tableau (W 1090) , plus foncé dans le 2°(W 1091), se teinte peu à peu de touches orange qui s’imposent dans le 3° tableau (W1092). Et le contraste est saisissant entre les deux promontoires rocheux situés à gauche de ces toiles : celui du second plan, dont la surface est alignée sur l’horizon, très haut sur la toile, tombe à pic dans la mer, alors que le rocher du premier plan est déchiqueté ; d’autres roches émergent çà et là de l’océan, guidant le regard vers le « lion », dont Monet reproduit très précisément toutes les ciselures.
Et c’est la mer qui fait toute la différence entre ces trois œuvres.
Dans la première (W1090), le bleu et le vert dominent : la mer est calme, seules quelques touches de blanc cernent les roches. Mais sous la touche nerveuse du peintre, dans les deux autres tableaux, les flots sont plus agités, les vagues blanches se multiplient, et le ciel s’obscurcit.
La dernière toile (W 1092) montre un ciel strié par la pluie, la mer est devenue tempétueuse, la roche est recouverte par les longues touches blanches de l’écume, et le « lion » est en partie submergé par les vagues.
L’amorce d’une démarche sérielle
Monet a séjourné à Belle Ile du 12 septembre au 25 novembre : pendant ces mois d’automne, le temps change vite, parfois brutalement, les tempêtes sont fréquentes. Durant ces 74 jours, Monet est fasciné par les métamorphoses de la mer : « Pour peindre vraiment la mer, il faut la voir tous les jours, à toute heure et au même endroit… », écrit-il, le 30 octobre. Il installe son chevalet sur un nombre limité de sites, mais chacun d’eux sera représenté deux ou trois fois, car il « aime travailler aux mêmes places par tous les temps ».
Cet ensemble de trois tableaux forme l’amorce d’une démarche que Monet systématisera plus tard, celle des séries. Lui-même écrit, le 29 octobre : « j’ai travaillé à 6 toiles... je crois à une série ». Fasciné par le jeu de la lumière, il entreprend, après son séjour à Belle-Ile, de peindre des tableaux où il tente de capter les multiples effets lumineux sur des motifs sans cesse répétés : 20 tableaux forment la série des Meules (1890-1891), 23 tableaux, celle des Peupliers, et la série de la Cathédrale de Rouen (1892) comprend 28 tableaux.
Monet débarque à Belle-Ile le 12 septembre 1886 et, quelques jours après son arrivée, il trouve « une chambre propre et assez grande chez un pêcheur... qui consent à [lui] faire la cuisine » dans le petit village de Kervilahouen, proche d’une côte qui lui offre des paysages sauvages et « un amoncellement de rochers terrible », comme il l’écrit lui-même.
Trois des 39 tableaux qu’il a peints à Belle île ont pour motif un rocher aux formes impressionnantes qui évoque la silhouette d’un lion : la tête dressée, les pattes allongées, ce lion semble posé au milieu de l’océan. Il n’est pas au centre de la toile, mais il en est l’éponyme, l’élément essentiel.
Les tableaux
Ces trois tableaux ont exactement le même cadrage et la même composition : Monet a installé son chevalet trois fois au même endroit, et seul le niveau de la mer apporte quelques variantes. La couleur des rochers évolue aussi : l’ocre, marbré de bleu dans les trois tableaux, plus clair dans le 1° tableau (W 1090) , plus foncé dans le 2°(W 1091), se teinte peu à peu de touches orange qui s’imposent dans le 3° tableau (W1092). Et le contraste est saisissant entre les deux promontoires rocheux situés à gauche de ces toiles : celui du second plan, dont la surface est alignée sur l’horizon, très haut sur la toile, tombe à pic dans la mer, alors que le rocher du premier plan est déchiqueté ; d’autres roches émergent çà et là de l’océan, guidant le regard vers le « lion », dont Monet reproduit très précisément toutes les ciselures.
Et c’est la mer qui fait toute la différence entre ces trois œuvres.
Dans la première (W1090), le bleu et le vert dominent : la mer est calme, seules quelques touches de blanc cernent les roches. Mais sous la touche nerveuse du peintre, dans les deux autres tableaux, les flots sont plus agités, les vagues blanches se multiplient, et le ciel s’obscurcit.
La dernière toile (W 1092) montre un ciel strié par la pluie, la mer est devenue tempétueuse, la roche est recouverte par les longues touches blanches de l’écume, et le « lion » est en partie submergé par les vagues.
L’amorce d’une démarche sérielle
Monet a séjourné à Belle Ile du 12 septembre au 25 novembre : pendant ces mois d’automne, le temps change vite, parfois brutalement, les tempêtes sont fréquentes. Durant ces 74 jours, Monet est fasciné par les métamorphoses de la mer : « Pour peindre vraiment la mer, il faut la voir tous les jours, à toute heure et au même endroit… », écrit-il, le 30 octobre. Il installe son chevalet sur un nombre limité de sites, mais chacun d’eux sera représenté deux ou trois fois, car il « aime travailler aux mêmes places par tous les temps ».
Cet ensemble de trois tableaux forme l’amorce d’une démarche que Monet systématisera plus tard, celle des séries. Lui-même écrit, le 29 octobre : « j’ai travaillé à 6 toiles... je crois à une série ». Fasciné par le jeu de la lumière, il entreprend, après son séjour à Belle-Ile, de peindre des tableaux où il tente de capter les multiples effets lumineux sur des motifs sans cesse répétés : 20 tableaux forment la série des Meules (1890-1891), 23 tableaux, celle des Peupliers, et la série de la Cathédrale de Rouen (1892) comprend 28 tableaux.
Informations complémentaires
56360 Bangor
kilomètre
1,27
latitude
47.31
altitude
24
m
longitude
-3.24204
Note moyenne