Les pyramides de Port Coton
- Thématique Lieux d'intérêt
- Mis à jour le 23/09/2021
Sélectionner le fond de carte
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES
CARTES IGN MULTI-ECHELLES
TOP 25 IGN
CARTES DES PENTES
PARCELLES CADASTRALES
CARTES OACI
CARTES 1950 IGN
CARTE DE L’ETAT-MAJOR (1820-1866)
Open Street Map
Afficher les points d'intérêt à proximité
Hébergements
Informations
Lieux d'intérêts
Producteurs
Restauration
Services et Commerces
Autre
Echelle
latitude
47.3048
|
longitude
-3.2374
|
altitude
30 m
|
|||
adresse
56360 Bangor
|
accessibilite
|
||||
services à proximité
Parking
Transports en commun
|
Photos & vidéos (3)
description
Le choix du «motif»
Dès son arrivée à Kervilahouen, Monet part à la recherche de ses « motifs ». Suivons avec lui un chemin qui l’amène sur le sentier côtier où il retient le site des aiguilles de Port Coton, qu’il appelle « pyramides », lieu seulement fréquenté par quelques pêcheurs locaux, et dont il va faire 6 tableaux.
Ces aiguilles rocheuses lui rappellent sans doute ses séjours à Etretat, le dernier remonte au printemps précédent. Son œil s’est aussi aiguisé dans l’observation de sa très belle collection d’estampes japonaises dont la révélation a contribué à révolutionner la peinture de son temps.
Une vue plongeante du haut de la falaise
Le peintre a posé son chevalet sur la falaise d’où il conjugue deux points de vue : d’une part, le point de vue plongeant, japonisant, très prisé chez les impressionnistes, et d’autre part, la perspective colorée, plus classique, depuis les touches sombres et nerveuses des premiers plans jusqu’aux lointains calmes aux touches plus douces. Le ciel se trouve réduit à une étroite bande horizontale au rendu très fluide.
Dans ces trois tableaux, la grande pyramide se dresse légèrement à gauche de la toile. Sa verticalité, soulignée par le rocher voisin, impose sa force et sa puissance. Les petits rochers s’alignent le long d’une oblique qui va de la gauche vers la droite. Leurs contours parfois soulignés d’un cerne, sont très fidèles à la réalité.
Toujours à marée haute, « une mer inouïe de ton » est rendue par des touches horizontales, nerveuses ou douces, épaisses ou légères, dans une déclinaison colorée d’une grande richesse.
Les tableaux du musée Pouchkine (W1084) et du musée de Copenhague (W1086) sont les plus sombres. Le premier déploie toutes les nuances de bleu turquoise et de gris-bleu qui unifient la mer et les rochers soulignés de quelques touches de vermillon à leur base. Ils émergent d’une mer agitée rendue par de vigoureux empâtements blancs.
Le second donne à voir une mer remuée d’écume, en longues touches horizontales blanches, mêlées à un bleu soutenu et à un vert vif, s’apaisant vers le fond du tableau. Bien que très sombre, l’énorme masse rocheuse du premier plan est traitée en petites touches très serrées, noires, bleues, mauves et une multitude de petites pointes chaudes, rouges, orangées, jaunes, combinaison que l’on retrouve sur les petits rochers qui l’entourent.
Une version plus lumineuse du site est proposée dans le 3ème tableau (W1087). La palette s’éclaircit en particulier sur la mer rendue en petites touches vives, bleues, blanches, légèrement rosées avec au loin, trois bandes vertes parallèles sous un ciel rose délicatement pommelé.
« Il me faut faire de grands efforts pour faire sombre », écrit-il le 23 octobre, « moi plus porté aux teintes douces, tendres...» Il exprimera cette douceur dans trois autres tableaux de Port Coton peints par temps ensoleillé.
Port Coton, symbole de Belle-Île
Le séjour de Monet à Belle-Île est connu par les expositions parisiennes mais aussi par de nombreux articles de critiques et amis, dont Gustave Geffroy qui l’a vu au travail sur la côte. Après lui, beaucoup d’artistes viendront peindre les mêmes motifs, guidés par le peintre australien John Peter Russell, rencontré un soir à l’auberge où Monet prend ses repas : «...en voilà encore un qui ne comprenait rien à ma peinture et qui maintenant est emballé...», écrit-il le 28 septembre. Russell fait construire en 1888 son manoir de Goulphar où il vivra vingt ans jusqu’à la mort de sa femme. En 1896, c’est au jeune Matisse qu’il transmet la leçon du « prince des impressionnistes». D’autres viendront rendre leur « Hommage à Monet », comme le signifie le titre d’un tableau de Vasarely de 1947, contribuant à faire de ces aiguilles de Port Coton, site touristique incontournable aujourd’hui, le symbole de Belle-Île, dont on peut dire que Monet aura été l’« inventeur ». Comme Rodin, nous pouvons dire en admirant ces lieux: « Ah que c’est beau… C’est un Monet...».
Dès son arrivée à Kervilahouen, Monet part à la recherche de ses « motifs ». Suivons avec lui un chemin qui l’amène sur le sentier côtier où il retient le site des aiguilles de Port Coton, qu’il appelle « pyramides », lieu seulement fréquenté par quelques pêcheurs locaux, et dont il va faire 6 tableaux.
Ces aiguilles rocheuses lui rappellent sans doute ses séjours à Etretat, le dernier remonte au printemps précédent. Son œil s’est aussi aiguisé dans l’observation de sa très belle collection d’estampes japonaises dont la révélation a contribué à révolutionner la peinture de son temps.
Une vue plongeante du haut de la falaise
Le peintre a posé son chevalet sur la falaise d’où il conjugue deux points de vue : d’une part, le point de vue plongeant, japonisant, très prisé chez les impressionnistes, et d’autre part, la perspective colorée, plus classique, depuis les touches sombres et nerveuses des premiers plans jusqu’aux lointains calmes aux touches plus douces. Le ciel se trouve réduit à une étroite bande horizontale au rendu très fluide.
Dans ces trois tableaux, la grande pyramide se dresse légèrement à gauche de la toile. Sa verticalité, soulignée par le rocher voisin, impose sa force et sa puissance. Les petits rochers s’alignent le long d’une oblique qui va de la gauche vers la droite. Leurs contours parfois soulignés d’un cerne, sont très fidèles à la réalité.
Toujours à marée haute, « une mer inouïe de ton » est rendue par des touches horizontales, nerveuses ou douces, épaisses ou légères, dans une déclinaison colorée d’une grande richesse.
Les tableaux du musée Pouchkine (W1084) et du musée de Copenhague (W1086) sont les plus sombres. Le premier déploie toutes les nuances de bleu turquoise et de gris-bleu qui unifient la mer et les rochers soulignés de quelques touches de vermillon à leur base. Ils émergent d’une mer agitée rendue par de vigoureux empâtements blancs.
Le second donne à voir une mer remuée d’écume, en longues touches horizontales blanches, mêlées à un bleu soutenu et à un vert vif, s’apaisant vers le fond du tableau. Bien que très sombre, l’énorme masse rocheuse du premier plan est traitée en petites touches très serrées, noires, bleues, mauves et une multitude de petites pointes chaudes, rouges, orangées, jaunes, combinaison que l’on retrouve sur les petits rochers qui l’entourent.
Une version plus lumineuse du site est proposée dans le 3ème tableau (W1087). La palette s’éclaircit en particulier sur la mer rendue en petites touches vives, bleues, blanches, légèrement rosées avec au loin, trois bandes vertes parallèles sous un ciel rose délicatement pommelé.
« Il me faut faire de grands efforts pour faire sombre », écrit-il le 23 octobre, « moi plus porté aux teintes douces, tendres...» Il exprimera cette douceur dans trois autres tableaux de Port Coton peints par temps ensoleillé.
Port Coton, symbole de Belle-Île
Le séjour de Monet à Belle-Île est connu par les expositions parisiennes mais aussi par de nombreux articles de critiques et amis, dont Gustave Geffroy qui l’a vu au travail sur la côte. Après lui, beaucoup d’artistes viendront peindre les mêmes motifs, guidés par le peintre australien John Peter Russell, rencontré un soir à l’auberge où Monet prend ses repas : «...en voilà encore un qui ne comprenait rien à ma peinture et qui maintenant est emballé...», écrit-il le 28 septembre. Russell fait construire en 1888 son manoir de Goulphar où il vivra vingt ans jusqu’à la mort de sa femme. En 1896, c’est au jeune Matisse qu’il transmet la leçon du « prince des impressionnistes». D’autres viendront rendre leur « Hommage à Monet », comme le signifie le titre d’un tableau de Vasarely de 1947, contribuant à faire de ces aiguilles de Port Coton, site touristique incontournable aujourd’hui, le symbole de Belle-Île, dont on peut dire que Monet aura été l’« inventeur ». Comme Rodin, nous pouvons dire en admirant ces lieux: « Ah que c’est beau… C’est un Monet...».
Note moyenne