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PARCOURS CLAUDE MONET : Port Coton, Goulphar et Kervilahouen

  • Thématique Randonnée
  • Mis à jour le 27/12/2021
  • Identifiant 1438486
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Autre
Autre
Echelle  
durée / niveau
Rando pédestre
01h15 - Facile
distance
4,6 km
type parcours
Boucle
altitude
43 m 65 m 3 m -65 m
Voir le profil altimétrique »
Lieu de départ
56360 Bangor
accessibilite
prestations payantes
Non
type(s) de sol
Terre
Rochers
Mots clés
Paysage, Art, Monet, Peinture, Impressionnisme

Photos & vidéos (1)

description

« Je suis dans un pays superbe de sauvagerie, un amoncellement de rochers terrible et une mer invraisemblable de couleur ». Lettre à Caillebotte, 11 octobre 1886

Claude Monet séjourne à Belle-Île du 12 septembre au 25 novembre 1886. Cet autoportrait peint la même année le montre dans sa maturité, il aura 46 ans le 14 novembre. Il commence à être connu et apprécié. Hébergé à Kervilahouen, il nous a laissé 75 lettres qui témoignent de sa vie quotidienne, et de ses conditions de travail.
Vous pouvez retrouver sur la côte les différents endroits où il a posé son chevalet, selon les promenades en boucle qui vous sont proposées, depuis le rocher du Lion jusqu’aux rochers de Domois.

Points d'interêt (7)

A

Le Grand Phare

Art & Musées
Édifié selon les plans de l'ingénieur Fresnel, Le Grand Phare, situé à Kervilahouen, est entré en service en 1836. Haut de 52 mètres, on y découvre par temps clair de très beaux points de vue panoramiques sur toute l'île. Le rez-de-chaussé regroupe une exposition permanente de l'univers des phares et de la nature.

Il reste très peu de gardiens de phare en France mais 2 sont encore présents à Goulphar. Nommés « techniciens supérieurs du développement durable », ils veillent sur une soixantaine de feux entre la pointe de Penmarc’h (sud Finistère) et l’embouchure de la Vilaine, entretiennent les 3 phares et les 5 feux bellilois, et assurent, pour l’ensemble du territoire français le contrôle du bon fonctionnement du GPS différentiel.
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 0,06
latitude 47.3106
altitude 39 m
longitude -3.2271
à proximité
Voir la fiche du point d'intéret »
B

Les pyramides de Port Coton

Art & Musées
Le choix du «motif»

Dès son arrivée à Kervilahouen, Monet part à la recherche de ses « motifs ». Suivons avec lui un chemin qui l’amène sur le sentier côtier où il retient le site des aiguilles de Port Coton, qu’il appelle « pyramides », lieu seulement fréquenté par quelques pêcheurs locaux, et dont il va faire 6 tableaux.
Ces aiguilles rocheuses lui rappellent sans doute ses séjours à Etretat, le dernier remonte au printemps précédent. Son œil s’est aussi aiguisé dans l’observation de sa très belle collection d’estampes japonaises dont la révélation a contribué à révolutionner la peinture de son temps.

Une vue plongeante du haut de la falaise

Le peintre a posé son chevalet sur la falaise d’où il conjugue deux points de vue : d’une part, le point de vue plongeant, japonisant, très prisé chez les impressionnistes, et d’autre part, la perspective colorée, plus classique, depuis les touches sombres et nerveuses des premiers plans jusqu’aux lointains calmes aux touches plus douces. Le ciel se trouve réduit à une étroite bande horizontale au rendu très fluide.

Dans ces trois tableaux, la grande pyramide se dresse légèrement à gauche de la toile. Sa verticalité, soulignée par le rocher voisin, impose sa force et sa puissance. Les petits rochers s’alignent le long d’une oblique qui va de la gauche vers la droite. Leurs contours parfois soulignés d’un cerne, sont très fidèles à la réalité.

Toujours à marée haute, « une mer inouïe de ton » est rendue par des touches horizontales, nerveuses ou douces, épaisses ou légères, dans une déclinaison colorée d’une grande richesse.

Les tableaux du musée Pouchkine (W1084) et du musée de Copenhague (W1086) sont les plus sombres. Le premier déploie toutes les nuances de bleu turquoise et de gris-bleu qui unifient la mer et les rochers soulignés de quelques touches de vermillon à leur base. Ils émergent d’une mer agitée rendue par de vigoureux empâtements blancs.
Le second donne à voir une mer remuée d’écume, en longues touches horizontales blanches, mêlées à un bleu soutenu et à un vert vif, s’apaisant vers le fond du tableau. Bien que très sombre, l’énorme masse rocheuse du premier plan est traitée en petites touches très serrées, noires, bleues, mauves et une multitude de petites pointes chaudes, rouges, orangées, jaunes, combinaison que l’on retrouve sur les petits rochers qui l’entourent.

Une version plus lumineuse du site est proposée dans le 3ème tableau (W1087). La palette s’éclaircit en particulier sur la mer rendue en petites touches vives, bleues, blanches, légèrement rosées avec au loin, trois bandes vertes parallèles sous un ciel rose délicatement pommelé.

« Il me faut faire de grands efforts pour faire sombre », écrit-il le 23 octobre, « moi plus porté aux teintes douces, tendres...» Il exprimera cette douceur dans trois autres tableaux de Port Coton peints par temps ensoleillé.

Port Coton, symbole de Belle-Île

Le séjour de Monet à Belle-Île est connu par les expositions parisiennes mais aussi par de nombreux articles de critiques et amis, dont Gustave Geffroy qui l’a vu au travail sur la côte. Après lui, beaucoup d’artistes viendront peindre les mêmes motifs, guidés par le peintre australien John Peter Russell, rencontré un soir à l’auberge où Monet prend ses repas : «...en voilà encore un qui ne comprenait rien à ma peinture et qui maintenant est emballé...», écrit-il le 28 septembre. Russell fait construire en 1888 son manoir de Goulphar où il vivra vingt ans jusqu’à la mort de sa femme. En 1896, c’est au jeune Matisse qu’il transmet la leçon du « prince des impressionnistes». D’autres viendront rendre leur « Hommage à Monet », comme le signifie le titre d’un tableau de Vasarely de 1947, contribuant à faire de ces aiguilles de Port Coton, site touristique incontournable aujourd’hui, le symbole de Belle-Île, dont on peut dire que Monet aura été l’« inventeur ». Comme Rodin, nous pouvons dire en admirant ces lieux: « Ah que c’est beau… C’est un Monet...».
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 1,23
latitude 47.3048
altitude 30 m
longitude -3.2374
à proximité
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C

Tempête, côte de Belle-Ile

Art & Musées
Peindre dans un «endroit abrité»

Alors que la tempête se déchaîne du 9 au 17 octobre 1886 et que le peintre ne supporte pas de rester dans sa chambre, il écrit à sa compagne Alice Hoschédé, qu’il a trouvé un « endroit abrité ». Il serait périlleux aujourd’hui d’essayer d’en retrouver l’emplacement dans la descente qui mène en contrebas.

La description du critique Gustave Geffroy permet d’imaginer dans quelles conditions il travaille, aidé du fidèle Poly, son porteur : « Il lui faut être vêtu comme les hommes de la côte, botté, couvert de tricots, enveloppé d’un « ciré » à capuchon. Les rafales lui arrachent parfois sa palette et ses brosses des mains. Son chevalet est amarré avec des cordes et des pierres. N’importe, le peintre tient bon et va à l’étude comme à la bataille ». Il s’agit bien d’une bataille avec les éléments, dont il dit espérer en sortir « vainqueur ». Et pour cela, dit Geffroy, « il pioche », « il turbine comme un ouvrier ». Un soir, Monet écrit qu’il est rentré « comme gris de vent », un autre jour, il a « reçu tant de grêle que ce soir la figure et les mains [lui] font encore mal et par moments [il craignait] que ses toiles ne soient crevées ».

Une mer déchaînée

Comment représenter cette furie, mot qui revient souvent sous sa plume ? La mer est furieuse, lui-même est furieux et il semble que son pinceau lui-même soit devenu furieux.
Seuls points fixes au milieu de ce déchaînement, les rochers cadrent solidement le tableau selon deux verticales et deux horizontales. Ils sont traités en petites touches serrées au premier plan, tandis qu’à l’arrière plan les deux masses horizontales s’estompent sous l’assaut des vagues.
Le regard est emporté par la houle qui agite en courtes touches ou en virgules colorées l’écume du premier plan, puis suit les longues obliques brossées au centre du tableau vers les tourbillons qui déferlent sur les rochers du fond. Le spectateur est ainsi placé au cœur de la tempête, comme si le peintre avait utilisé un zoom. Tous ceux qui l’ont côtoyé ont parlé de son « œil parfait », de son regard aigu, exceptionnel, qui pouvait accommoder de près, de loin. Rodin a exprimé son admiration pour lui en une formule abrupte : «Monet, un œil... mais bon Dieu, quel œil ! »
Le ciel et la mer se confondent dans une tonalité laiteuse, une symphonie de blancs délicatement teintés de gris, de bleus, de roses, de verts, comme si chaque touche captait une vibration lumineuse différente.
C’est avec les mots du langage amoureux que le peintre traduit son enthousiasme, son « énervement » devant un tel spectacle : « C’était une jouissance pour moi de voir cette mer en fureur », et il écrit à Alice : « je veux vous en faire jouir ». Si à d’autres moments, il se sent « impuissant » devant cette immensité de la mer, il en parle comme d’une amante : « cette mâtine de mer… je sens que chaque jour je la comprends mieux, la gueuse… Bref, j’en suis fou...»

Tradition et modernité

Longtemps, la représentation des flots déchaînés est restée associée aux naufrages. Mais dans ces tableaux de tempête à Belle-Île, aucune présence humaine, aucun navire en perdition. Monet ne manque cependant pas d’évoquer dans sa correspondance les sinistres et les drames humains dont il entend parler le soir à l’auberge de Kervilahouen : « À Quiberon, plusieurs bateaux de pêche se sont perdus corps et biens ; c’est terrible ». Le 27 octobre, toute l’auberge est dans l’inquiétude car des bateaux ne sont pas rentrés. Il participe aux recherches sur la côte avec les villageois et dit combien il « était difficile de retenir ses larmes ». Sa peinture n’en porte aucun témoignage, ce n’est pas son sujet. Il représente la tempête en soi, à l’état pur. Bien que lui-même soit toujours resté un peintre figuratif, il ouvre ainsi la porte à l’abstraction.
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 1,74
latitude 47.3028
altitude 26 m
longitude -3.23326
à proximité
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D

Rochers à Port-Goulphar

Art & Musées
Le site

Le site de Port Goulphar est certainement celui que Monet a le plus fréquenté durant son séjour bellilois, entre le 12 septembre et de 25 novembre 1886. En effet, il est tout proche de Kervilahouen, le village où il réside, et il offre à Monet un superbe panorama que l’artiste reproduira dans de nombreux tableaux.

Port Goulphar est aussi le seul port de la Côte Sauvage, et Monet s’est lié d’amitié avec les pêcheurs : il n’a pas hésité à faire une promenade en bateau, et même à les accompagner, soit pour pêcher le congre, soit pour se faire déposer dans une « énorme grotte » pour y faire une pochade , en attendant que les pêcheurs viennent le rechercher.

Le tableau

Le format carré de cette toile est inattendu : nous sommes ici face à un panorama grandiose, qui s’ouvre sur près de 180°, et il faut l’œil acéré d’un peintre comme Monet pour percevoir la force et l’intérêt pictural d’un amoncellement de blocs rocheux, sur lequel le promeneur jettera un œil distrait sans même s’y arrêter. Monet choisit d’enfermer quasiment le regard dans cette toile où les rochers imposent leur présence. La mer est à peine visible au premier plan, dans une petite crique, elle serpente entre les rochers dont toutes les ciselures sont finement représentées, et donne de la profondeur au tableau avant de guider le regard vers l’horizon, placé très haut.
L’élément principal, ce sont les roches, qui se croisent, s’entrecroisent, s’affrontent comme dans un combat monstrueux. Très peu de lumière dans ce tableau : l’ocre foncé domine, et rares sont les touches plus claires qui, au centre du tableau, cernent les arêtes de quelques rochers que la lumière effleure à peine. Aucune trace de vie, aucune trace de mouvement : le temps semble s’être arrêté...

En 1900, Monet offrira ce tableau à son ami Gustave Geffroy, critique d’art, qu’il a rencontré à Belle île et avec qui il a noué une belle amitié. Et G. Geffroy voit dans ce tableau « des pachydermes à croûtes épaisses ».

Monet , un novateur ?

Cette toile, massive et sombre peut surprendre par sa densité rocheuse : mais elle nous montre un Monet désireux d’attirer le regard vers un détail dont il nous fait découvrir la force, et elle montre aussi son attirance pour les masses rocheuses qui captent, comme la mer, les variations de la lumière.

En 1889, Monet séjourne à Fresselines, dans la Creuse : il dit y retrouver « une sauvagerie terrible qui [lui] rappelle Belle île » ; il entreprend alors une série de toiles dont les rochers et les ravins seront les éléments principaux et offrira l’une d’elles « Le Bloc » à son ami Clémenceau.
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 1,83
latitude 47.3027
altitude 29 m
longitude -3.23224
à proximité
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E

Port Goulphar

Art & Musées
Le site

Le site de Goulphar a inspiré à Monet 12 des toiles qu’il a peintes à Belle Île, et, face à ce panorama grandiose, qui déroule sur plusieurs kilomètres une côte parsemée de rochers aux formes diverses, le regard ne sait où se poser. On comprend que Monet soit venu tant de fois poser son chevalet sur ce plateau qui domine la mer, et qu’il ait même entrepris de périlleuses descentes pour s’approcher de ces motifs et en changer les perspectives.

Les deux tableaux

Le point d’observation de ces deux toiles est légèrement différent : si l’on observe les différences de niveau entre le plateau horizontal de l’arrière-plan et le rocher pyramidal au centre du tableau, on voit dans l’un (W 1093), que Monet est descendu de quelques mètres, et il ne faut pas essayer de suivre sa trace…
Il a aussi modifié la composition de ses tableaux , dont les dimensions sont cependant rigoureusement identiques : dans l’un ( W 1093 ), les rochers sont aux 4 coins de la toile, et encadrent le rocher central, alors que dans l’autre (W 1095), par un saisissant effet de zoom, Monet opère un autre cadrage, en laissant l’eau occuper le premier plan, et en grossissant la masse rocheuse.
Toujours attentif aux jeux de la lumière, Monet évoque deux ambiances bien différentes dans ces deux tableaux : dans l’un (W1093), la lumière dorée qui semble venir de la droite illumine les parois rocheuses, soulignant en même temps les jeux de l’ombre, tandis que les légères touches bleu vert font circuler la mer entre les rochers : tout est calme, apaisé.
Quel contraste avec l’autre tableau (W 1095)… La lumière semble venir de l’horizon : sa clarté forme un contraste saisissant avec la masse sombre de l’arrière-plan, dont les lignes horizontales semblent fermer la vue. La touche est vigoureuse, les couleurs sont soutenues, et, au second plan, l’alternance des rochers et de la mer forme comme une frise où les triangles se succèdent. Le rocher, au centre de la toile, avec ses dégradés d’ocre et de vert, projette son ombre dans l’eau : là se retrouvent, inversés et agrandis, les triangles de la mer, où le vert et le bleu sont progressivement remplacés par des touches blanches.
Dans l’un et l’autre tableaux, Monet reste très fidèle aux formes des rochers : les crénelures, les découpes se retrouvent, identiques, dans les deux toiles. Son regard acéré, précis, ne change rien aux formes qu’il a choisi de représenter : seuls l’intéressent le cadrage et les jeux de lumière.

Monet, un regard...

Placé devant un panorama exceptionnel, où le regard peut se perdre, Monet nous montre toute sa maîtrise. Il travaille sur des toiles dont le format est limité, mais qui ne limitent en rien la puissance du tableau. Certes, il respecte scrupuleusement la composition de ses motifs, il observe et reproduit la moindre dentelure, la moindre fissure de ces rochers monstrueux ; la toile est « hardiment exacte » dira son ami et critique d’art Geffroy. Mais chaque toile aussi est unique… Le cadrage choisi donne de la profondeur au motif, et la précision des touches et des couleurs permet à Monet de fixer sur la toile l’impression unique du moment présent… Vous avez dit « impressionnisme » ???
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 1,95
latitude 47.3023
altitude 27 m
longitude -3.23092
à proximité
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F

Portrait de Poly

Art & Musées
Poly, le porteur de Monet

Le premier souci de Monet est de trouver un porteur qui l’accompagnera sur ses motifs. Grâce au peintre australien John Peter Russell qui loge à Envag, avec qui il a sympathisé, il engage le 22 septembre, Hippolyte Guillaume, dit Poly, « un vieux matelot, un vrai type, très amusant et très obligeant… c’est le plus intrépide d’ici ». Une vraie relation d’amitié se noue entre eux, et Poly est son premier critique : « Mon brave Poly, qui me regarde peindre avec admiration, était désolé de me voir y retoucher, prétendant que ce serait un crime de retoucher à d’aussi bonnes choses, qu’il défiait n’importe qui d’en faire de pareilles et que c’était ce que j’avais fait de mieux...» Au soir d’une bonne journée de travail, Poly exprime lui aussi sa satisfaction : « aujourd’hui, nous avons bien travaillé ».

« Une bonne pochade, extrêmement ressemblante »

Monet a conservé toute sa vie, dans son atelier de Giverny, le portrait de Poly, seul portrait peint à Belle-Île, en un jour, le 17 novembre. « J’ai eu aujourd’hui une des plus mauvaises journées, et j’ai eu le courage de ne pas travailler dehors : c’est depuis mon séjour ici la seconde fois que cela m’arrive et pour ne pas me laisser aller à me faire trop de mauvais sang, j’ai fait poser le père Poly et j’en ai fait une bonne pochade extrêmement ressemblante ; il a fallu que tout le village voie, et ce qu’il y a de joli, c’est que tout le monde le complimente de sa chance, pensant que j’ai fait cela pour lui, de sorte que je ne sais trop comment m’en tirer ».

Assis sur une chaise dont on devine le dossier, se détachant sur un fond clair, Poly est représenté de trois-quart droit, à mi-corps. Il regarde de côté le peintre qui a saisi son air malicieux et rieur, nous laissant imaginer les commentaires savoureux qui ont dû accompagner cette séance. Encadré d’une barbe hirsute et de cheveux qui ne doivent pas souvent connaître le peigne, le visage rougeaud est rendu à coup de pinceaux vifs comme le bonhomme. Il a 59 ans, quelques poils blancs se devinent dans la barbe et éclaircissent ses sourcils broussailleux. Le vieux tricot à dominante bleue est traité en courtes touches obliques rehaussées par endroits, de rouge et d’une riche gamme d’ocres. Le vieux chapeau n’est pas sans donner au modèle une certaine prestance. On sent l’homme fier de poser mais qui ne se laisse pas intimider.

Monet portraitiste

En 1886, Monet n’a fait qu’un autre portrait, le sien. Le soir à l’auberge Marec, il remarque cependant que « dans ce modeste débit où [il] mange, il y aurait des tableaux de figures admirables à faire ». Mais à Belle-Île, il n’est pas venu en portraitiste, il poursuit sa recherche pour représenter le paysage marin dans toutes ses variations lumineuses.

Sur les pas de Monet, vingt ans plus tard, Anatole Le Braz retrouve le vieux Poly qui continue de poser pour les peintres et a ainsi trouvé, dit-il, le moyen de gagner sa vie « les bras croisés »…
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 4,00
latitude 47.3112
altitude 43 m
longitude -3.22016
à proximité
Voir la fiche du point d'intéret »
G

Pluie à Belle-Ile

Art & Musées
Une pochade pour se « désennuyer »

« Je me sens mal lorsque je suis forcé de rester dans ma chambre ; j’ai de suite mal à la tête et j’étouffe de chaleur ». À plusieurs reprises dans sa correspondance Monet revient sur ces malaises, en plus de ses regrets de ne pouvoir continuer les tableaux commencés. Le 9 octobre, alors que la tempête se déchaîne sur la côte, il écrit : « pour me désennuyer, j’ai peint un « effet de pluie », une pochade ». Le 12, il évoque à nouveau cette activité.

Un rare paysage habité

Cette « pochade », tableau exécuté rapidement, non signée, est un dépôt du musée d’Orsay fait au musée de Morlaix, de format carré. Le sujet est rare, sur les trente-neuf tableaux peints pendant son séjour bellilois, seulement trois montrent un paysage habité.

Depuis la fenêtre située à l’arrière de sa chambre, il représente le village du Petit Cosquet et son moulin qui existe toujours, sur la gauche de la route qui mène à Donnant. La nudité du plateau contraste avec le paysage actuel reboisé dans les années 1970.

La pluie tombe en longues touches obliques, traversant un ciel immense, bas, gris, plombé, qui occupe plus de la moitié du tableau. Le paysage, traité en couleurs tendres, en nuances douces semble s’éloigner derrière ce rideau de pluie. Les quelques maisons au loin sont rapidement esquissées dans une tonalité bleutée très atténuée. Une douce mélancolie se dégage de ce tableau de pluie dans lequel ne se ressent pas le malaise du peintre, furieux de rester enfermé dans sa chambre.
Informations complémentaires

56360 Bangor
kilomètre 5,25
latitude 47.3114
altitude 43 m
longitude -3.22007
à proximité
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Publié par FLORENCE

FLORENCE

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