Portrait de Poly
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- Mis à jour le 27/12/2021
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Echelle
latitude
47.3112
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longitude
-3.22016
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altitude
43 m
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adresse
56360 Bangor
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accessibilite
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services à proximité
Banque, Distributeur argent
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Poste, boîte à lettres
Supermarché, épicerie
Transports en commun
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Photos & vidéos (1)
description
Poly, le porteur de Monet
Le premier souci de Monet est de trouver un porteur qui l’accompagnera sur ses motifs. Grâce au peintre australien John Peter Russell qui loge à Envag, avec qui il a sympathisé, il engage le 22 septembre, Hippolyte Guillaume, dit Poly, « un vieux matelot, un vrai type, très amusant et très obligeant… c’est le plus intrépide d’ici ». Une vraie relation d’amitié se noue entre eux, et Poly est son premier critique : « Mon brave Poly, qui me regarde peindre avec admiration, était désolé de me voir y retoucher, prétendant que ce serait un crime de retoucher à d’aussi bonnes choses, qu’il défiait n’importe qui d’en faire de pareilles et que c’était ce que j’avais fait de mieux...» Au soir d’une bonne journée de travail, Poly exprime lui aussi sa satisfaction : « aujourd’hui, nous avons bien travaillé ».
« Une bonne pochade, extrêmement ressemblante »
Monet a conservé toute sa vie, dans son atelier de Giverny, le portrait de Poly, seul portrait peint à Belle-Île, en un jour, le 17 novembre. « J’ai eu aujourd’hui une des plus mauvaises journées, et j’ai eu le courage de ne pas travailler dehors : c’est depuis mon séjour ici la seconde fois que cela m’arrive et pour ne pas me laisser aller à me faire trop de mauvais sang, j’ai fait poser le père Poly et j’en ai fait une bonne pochade extrêmement ressemblante ; il a fallu que tout le village voie, et ce qu’il y a de joli, c’est que tout le monde le complimente de sa chance, pensant que j’ai fait cela pour lui, de sorte que je ne sais trop comment m’en tirer ».
Assis sur une chaise dont on devine le dossier, se détachant sur un fond clair, Poly est représenté de trois-quart droit, à mi-corps. Il regarde de côté le peintre qui a saisi son air malicieux et rieur, nous laissant imaginer les commentaires savoureux qui ont dû accompagner cette séance. Encadré d’une barbe hirsute et de cheveux qui ne doivent pas souvent connaître le peigne, le visage rougeaud est rendu à coup de pinceaux vifs comme le bonhomme. Il a 59 ans, quelques poils blancs se devinent dans la barbe et éclaircissent ses sourcils broussailleux. Le vieux tricot à dominante bleue est traité en courtes touches obliques rehaussées par endroits, de rouge et d’une riche gamme d’ocres. Le vieux chapeau n’est pas sans donner au modèle une certaine prestance. On sent l’homme fier de poser mais qui ne se laisse pas intimider.
Monet portraitiste
En 1886, Monet n’a fait qu’un autre portrait, le sien. Le soir à l’auberge Marec, il remarque cependant que « dans ce modeste débit où [il] mange, il y aurait des tableaux de figures admirables à faire ». Mais à Belle-Île, il n’est pas venu en portraitiste, il poursuit sa recherche pour représenter le paysage marin dans toutes ses variations lumineuses.
Sur les pas de Monet, vingt ans plus tard, Anatole Le Braz retrouve le vieux Poly qui continue de poser pour les peintres et a ainsi trouvé, dit-il, le moyen de gagner sa vie « les bras croisés »…
Le premier souci de Monet est de trouver un porteur qui l’accompagnera sur ses motifs. Grâce au peintre australien John Peter Russell qui loge à Envag, avec qui il a sympathisé, il engage le 22 septembre, Hippolyte Guillaume, dit Poly, « un vieux matelot, un vrai type, très amusant et très obligeant… c’est le plus intrépide d’ici ». Une vraie relation d’amitié se noue entre eux, et Poly est son premier critique : « Mon brave Poly, qui me regarde peindre avec admiration, était désolé de me voir y retoucher, prétendant que ce serait un crime de retoucher à d’aussi bonnes choses, qu’il défiait n’importe qui d’en faire de pareilles et que c’était ce que j’avais fait de mieux...» Au soir d’une bonne journée de travail, Poly exprime lui aussi sa satisfaction : « aujourd’hui, nous avons bien travaillé ».
« Une bonne pochade, extrêmement ressemblante »
Monet a conservé toute sa vie, dans son atelier de Giverny, le portrait de Poly, seul portrait peint à Belle-Île, en un jour, le 17 novembre. « J’ai eu aujourd’hui une des plus mauvaises journées, et j’ai eu le courage de ne pas travailler dehors : c’est depuis mon séjour ici la seconde fois que cela m’arrive et pour ne pas me laisser aller à me faire trop de mauvais sang, j’ai fait poser le père Poly et j’en ai fait une bonne pochade extrêmement ressemblante ; il a fallu que tout le village voie, et ce qu’il y a de joli, c’est que tout le monde le complimente de sa chance, pensant que j’ai fait cela pour lui, de sorte que je ne sais trop comment m’en tirer ».
Assis sur une chaise dont on devine le dossier, se détachant sur un fond clair, Poly est représenté de trois-quart droit, à mi-corps. Il regarde de côté le peintre qui a saisi son air malicieux et rieur, nous laissant imaginer les commentaires savoureux qui ont dû accompagner cette séance. Encadré d’une barbe hirsute et de cheveux qui ne doivent pas souvent connaître le peigne, le visage rougeaud est rendu à coup de pinceaux vifs comme le bonhomme. Il a 59 ans, quelques poils blancs se devinent dans la barbe et éclaircissent ses sourcils broussailleux. Le vieux tricot à dominante bleue est traité en courtes touches obliques rehaussées par endroits, de rouge et d’une riche gamme d’ocres. Le vieux chapeau n’est pas sans donner au modèle une certaine prestance. On sent l’homme fier de poser mais qui ne se laisse pas intimider.
Monet portraitiste
En 1886, Monet n’a fait qu’un autre portrait, le sien. Le soir à l’auberge Marec, il remarque cependant que « dans ce modeste débit où [il] mange, il y aurait des tableaux de figures admirables à faire ». Mais à Belle-Île, il n’est pas venu en portraitiste, il poursuit sa recherche pour représenter le paysage marin dans toutes ses variations lumineuses.
Sur les pas de Monet, vingt ans plus tard, Anatole Le Braz retrouve le vieux Poly qui continue de poser pour les peintres et a ainsi trouvé, dit-il, le moyen de gagner sa vie « les bras croisés »…
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