9) Parcours de la frontière de 1258 en VTT ou VTT électrique / Bélesta - Tuchan

Départ de Bélesta par la D21. Il y a tant à découvrir aux alentours que vous pourriez à pied ou à vélo passer ici plusieurs jours. Au col, avant la station de pompage prenez la première route à droite qui vous conduira à un chemin à partir duquel vous découvrirez le dolmen dit du moulin à vent à droite et à gauche, un peu caché, eschatologie oblige, la capitelle remarquable de l’Antéchrist. Vous passerez tout près de Saint Barthélémy de Jonquerolles, village oublié qui vaut le petit détour et le Pic Aubeil qui mérite l’ascension. Très belle vue sur les tours de guet et le paysage à 360 degrés.
En suivant le chemin vous passerez par le lieu-dit « Les casals » puis la D17 au niveau du ravin de las Taixonneres. Toujours par la D17 vous passerez le Col de l’Arca, qui rappelle un dolmen oublié et arriverez à Couxous. Ne manquez pas le château frontalier. C’est un des rares à avoir traversé les siècles. Il est toujours habité.

Par la D17 ou par un chemin en balcon sur la vallée de l’Agly que nous vous conseillons en suivant notre trace ou notre gpx, vous arriverez à Latour de France. Le souvenir de la vieille tour à signaux des Besalu vous y attend, de même Sainte Eulalie. Vous pourrez arriver jusqu’à la Roca de Talou, son blason des Montesquieu et sa croix d’Aragon si vous n’y êtes pas déjà passés.

En franchissant l’Agly par un pont et une belle zone de pique-nique aménagée au bord de l’eau, vous rejoindrez la D9 et vous tournerez à droite pour d’abord longer rive gauche l’Agly. Vous arriverez au mas Camps. Là des restes de la civilisation des champs d’urnes ont refait surface. Avec prudence vous traverserez le pont de la D117. Avant qu’il n’existe, le passage se faisait par un gué, limite de territoires d’Estagel et de Maury, de France et d’Aragon. Si nos souvenirs sont bons Michel Martzluff y aurait trouvé, photographié, inventorié une borne frontalière que « in situ » nous n’avons pu retrouver.

Après le pont, prenez à gauche la D69 qui vous mènera au mas de las Fredes et au mas Janell par de très beaux vignobles. Vous pourrez faire étape dans le coin si vous trouvez une chambre d’hôte ou continuer jusqu’à Maury. Notre chemin va vous entraîner par de bons efforts sur un chemin un peu chaotique mais sans grand dénivelé. Vous rejoindrez la D19. Vous serez sous le château de Quéribus que vous pourrez visiter si vous passez à la bonne heure.

Là un extraordinaire chemin de frontière pour initiés ou Nyerros de la vieille époque pourrait vous faire rejoindre Paziols par le Col de Garbès, le Puèg de la Couronne et ce que nous pensons être le col del Nyerro noté Hiéro Col sur la carte IGN. Nous vous en donnerons ailleurs la trace. Pour l’heure, nous redescendrons à Cucugnan où vous attend un célèbre curé, une Madone enceinte, les vestiges du château d’un cathare reconnu qui a pu tenir le passage. Le village est très beau et ici aussi vous pourrez faire étape si vous sentez le besoin de respirer la quiétude, profiter d’un bon bain dans le Verdouble. Vous pourriez partir en danseuse pour une des citadelles du Vertige, Peyrepertuse, où s’est réfugié, pendant la guerre des deux Pierre, sous la protection de Du Guesclin et du roi de France un certain Trastamare, futur assassin de son demi-frère Pierre le Cruel, et futur roi de Castille. Quelles que soient vos intentions, passez au moulin, vous y trouverez de la bonne farine, et à la boulangerie qui la jouxte, du bon pain.

Vous quitterez Cucugnan par la D14 au point coté 268. En grimpant, vous arriverez au col des Garbès. Vous passerez par le col de Mouillet et découvrirez un vieux village abandonné, Molhet en occitan avec son église romane en ruines. C’est paraît-il un tremblement de terre qui en serait venu à bout après des périodes troublées où les pillages répondaient aux excommunions. Ici se balancent et se contrebalancent la plaque eurasiatique et la plaque ibérique. Ici plane aussi le souvenir de Chabert de Barbera, fidèle du Roi d’Aragon qui a résisté autant qu’il a pu pour défendre d’autres formes de fidélités que l’histoire a emportées. Il n’a pas été brûlé après sa reddition face aux croisés.

Par un chemin de terre vous arriverez au château médiéval de Padern, à la chapelle Saint Roch.
Vous prendrez à droite la rue du Faubourg Sire de Vic et profiterez sur quelques kilomètres des gorges du Verdouble sur la D14. Par un chemin vous passerez par le Prat de l’Arc, les Ilhes où la chaussée devrait être asphaltée et vous vous retrouverez à l’entrée de Paziols.

Vous passerez le Verdouble par un pont si vous voulez visiter le village sinon, tournez à gauche. Roulez 300 mètres sur la D611 et tournez à droite pour passer par le lieu-dit « Le Moulin ». En dépassant « Le Signal », une petite route vous fera arriver à Tuchan.

Là vous pourrez faire étape. Les hébergements sont faciles à trouver mais il est toujours prudent de réserver. Pensez à l’office du tourisme qui saura vous conseiller.

De nombreuses découvertes sont possibles dans les environs si vous décidez d’y passer quelque temps. Commencez par la visite de la ville, son clocher, sa « cellera », ses caves. Le vignoble que vous avez en partie traversé est magnifique et porteur d’appellations qui traversent les frontières administratives et enchantent tous les palais. Vous grimperez peut-être au plus haut du mont Tauch et y retrouverez le passage de François Arago, qui, bien jeune, de Paris est arrivé à Barcelone pour que vous puissiez mesurer en mètres votre parcours. Mais arrivez au château d’Aguilar. Place de défense d’une frontière déplacée en 1659, son histoire a été mouvementée. Les personnages importants l’ont possédée ou occupée, les comtes de Bésalu, Olivier de Termes, le roi devenu saint, mais aussi de méchants brigands qui détroussaient et rançonnaient les bons commerçants. quand les gens de Du Guesclin ou du Prince Noir n'étaient pas loin.

Passage par le Puèg de la Couronne...